Les couverts végétaux offrent un avantage systématique pour l’infiltration de l’eau

Quelles que soient les espèces implantées, le couvert végétal offre toujours un avantage quant à l’infiltration de l’eau. Photo : Pixel Image

Nous attendons très souvent d’un couvert qu’il améliore la structure du sol, mais, dans un premier temps, il la maintient… Pour en espérer plus, il faut avoir une vision à long terme. En attendant, il a toutefois un effet très rapide sur la capacité d’infiltration de l’eau dans le sol.

« Il ne faut pas s’attendre à une restructuration du sol par les couverts végétaux, surtout dans les zones où il y a de grosses problématiques de tassement, souligne Jérôme Labreuche, expert en agroéquipements au sein d’Arvalis-Institut du végétal lors des Interr’actives Arvalis sur les plantes de services & la fertilité des sols. S’il y a réellement besoin d’une restructuration du sol, il est difficile de se passer des moyens mécaniques, tels que le décompactage, pour y parvenir… À condition de réaliser un bilan en amont ! Les couverts végétaux ont davantage une vertu préventive pour la structure du sol. Ils évitent notamment sa reprise en masse", principalement pour les sols limoneux où cet effet est très visible.

Pas besoin de biomasse exubérante pour être efficace sur l’eau

L’effet structurant "curatif" est moins évident. Jérôme Labreuche cite des exemples où des radis chinois ont été bloqués par une semelle de labour. Ils n’ont ainsi pas pu traverser cette zone compacte et ont compensé par un développement hors du sol. Leur biomasse était somme toute importante, mais pas efficace pour la structuration du sol. L’expert relativise donc : "Ce n’est pas parce qu’un couvert arbore une biomasse exubérante qu’il est très efficace pour la structuration du sol !"

Pour autant, l’expert d’Arvalis ne nie pas les effets positifs des couverts végétaux. Lors d’essais menés sur la station de la Jaillière, où du trèfle annuel était implanté en tant que couvert dans un maïs vivant à l’occasion d’un binage, un déplafonnement de rendement de l’ordre de 10 % a été observé pour la culture de blé qui a suivi le maïs par rapport à une modalité sur sol nu.

"Le couvert de trèfle arborait une biomasse loin d’être impressionnante, mais nous pensons qu’il a quand même contribué à maintenir, voire à améliorer la structure du sol et a notamment participé à une meilleure infiltration de l’eau grâce à son système racinaire, note Jérôme Labreuche. Le blé était en effet en meilleur état en sortie d’hiver que dans la modalité en sol nu. Il a moins subi d’hydromorphie et a donc pu mieux exprimer son potentiel dès sa reprise de végétation."

Une infiltration bien plus rapide en présence d’un couvert végétal

D’autres essais de l’institut mettant en œuvre des couverts semés après moisson mettent en évidence qu’un couvert offrant une biomasse de 1 à 2 tMS/ha ne présente que peu ou pas d’intérêt pour la stabilité structurale des deux premiers horizons du sol par rapport à une modalité sans couvert. En revanche, "le couvert a un effet significatif sur la vitesse d’infiltration de l’eau. Quelle que soit la composition du couvert, il permet d’accélérer l’infiltration de l’eau dans le sol. Il faut en effet 7 minutes 30 pour infiltrer 10 mm d’eau en régime stable dans les modalités avec couvert végétal contre plus de 11 minutes dans la modalité en sol nu. Ainsi, les couverts végétaux permettent d’assécher le sol à l’automne et de favoriser les semis durant cette période. Toutefois, la présence d’un couvert vivant au printemps engendre une évapotranspiration faible, ce qui conduit à une humidité plus importante en surface et peut donc ainsi retarder la date de semis."

 

 

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