L’intérêt du couvert végétal évident pour le carbone, moins pour le rendement

La date de destruction du couvert végétal ne doit être trop tardive pour les culture de printemps, au risque d’amputer le potentiel de la culture. Photo : Pixel6TM

Les essais menés par Arvalis ne montrent pas systématiquement d’interaction positive entre présence de couvert et rendement, mais interpellent sur la nécessité de ne pas les détruire trop tard.

"Toutes choses égales par ailleurs, les rendements des cultures principales sont souvent proches, qu’il y ait eu un couvert végétal ou pas avant, lance Jérôme Labreuche, expert en agroéquipements au sein d’Arvalis-Institut du végétal. Dans la plupart des cas, le rendement des modalités avec couverts végétaux représente 102 à 103 % de la modalité en sol nu. Bien évidemment, cette moyenne cache des disparités avec, régulièrement, des effets bénéfiques des couverts bien supérieurs… et parfois inférieurs. En effet, un couvert détruit trop tardivement peut induire une moindre disponibilité en eau et en azote pour la culture, et donc influencer négativement son potentiel. "

Dans l’état actuel des connaissances de l’institut, les destructions tardives des couverts végétaux sont souvent synonymes de pénalisation du rendement. C’est pourquoi, il faut mettre en place une véritable stratégie de destruction des couverts végétaux. C’est aussi ce que l’on retrouve avec les couverts végétaux semi-permanents. S’ils sont mal régulés dans la culture en place et que leur biomasse dépasse 1 tMS/ha à épiaison du blé, par exemple, les couverts amputent le potentiel de la culture.

Cela dit, les couverts végétaux ont bien d’autres avantages. En premier lieu sur la vie du sol, notamment avec une augmentation de 27 % de l’abondance et de 22 % de l’activité biologique, à condition que le développement des couverts végétaux soit suffisant.

La contribution des couverts végétaux au carbone du sol facilement mesurable

Pour les éléments fertilisants, notamment l’azote et le carbone, des outils sont disponibles pour estimer la contribution des couverts végétaux à la fertilité chimique du sol. La méthode Merci, dont l’outil a récemment été mis à jour, permet de mettre en évidence la quantité d’éléments fertilisants prélevée par le couvert ainsi que sa contribution au stockage du carbone dans le sol. Contribution que l’on peut également mesurer plus globalement au niveau des pratiques agronomiques mises en œuvre grâce à l’outil Simeos AMG.

À cet égard, Thibaud Deschamps, ingénieur spécialisé en agronomie au sein d’Arvalis-Institut du végétal note que "1 tMS/ha de couvert végétal enfouie dans le sol restitue à ce dernier environ 400 kg/ha de carbone. Compte tenu du coefficient d’humification de 28 % communément admis, cela signifie que 112 kg/ha de carbone sont stockés durablement".

Il rappelle d’ailleurs à cet effet que "le travail du sol n’a qu’un effet assez limité sur le stockage du carbone toutes choses égales par ailleurs." Ce qui signifie que l’introduction d’un couvert aura un bénéfice similaire sur le stockage du carbone, qu’il soit introduit dans un système en labour, en TCS ou en agriculture de conservation des sols si les autres paramètres de production sont identiques. Évidemment, le climat et le type de sol influencent fortement les capacités d’un sol à stocker du carbone.

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