« Incorporer au sol des couverts végétaux avec un rapport C/N faible et une MO simple à dégrader est un bon moyen de capitaliser de la MO qualitative, affirme Anthony Le Quemener, directeur technique grandes cultures de Biosphères. Plus le rapport C/N d’une matière végétale est faible, plus les micro-organismes libèrent de l’azote lors du processus de dégradation. »
Ce mécanisme s’explique par le rapport C/N même des micro-organismes du sol. Celui des bactéries, par exemple, est compris entre 20 et 25. Ce qui signifie qu’une bactérie consomme vingt fois plus de carbone que d’azote. Si la matière qui est dégradée affiche un rapport C/N inférieur à celui des micro-organismes, il y a donc libération d’azote lors de la dégradation de la matière. Si, au contraire, le rapport C/N de la matière est supérieur à celui des micro-organismes alors il y a consommation de l’azote du sol pour assurer la dégradation et donc… risque de faim d’azote.
Un C/N plus faible pour la matière organique liée
Les deux types de matière organique du sol ont elle aussi leur rapport C/N propre. Dans l’idéal, celui de la MO liée est de 9-10 et celui de la MO libre de 15-20. En dehors de ces deux plages, un souci peut être soupçonné. Un rapport C/N plus faible est synonyme d’une matière organique déjà très consommée par l’activité biologique. Plus une matière organique est consommée, plus son C/N est bas.
Un rapport C/N de la MO faible peut être mis en corrélation avec une réduction de la quantité de MO totale d’un sol. Si c’est celui de la MO libre, la courbe de diminution est cependant faible car elle ne représente que 20% de la MO totale. Mais reste toutefois réelle.
