La quantité de matière organique du sol est importante, mais sa qualité également

Derrière le pourcentage de matière organique indiqué sur une analyse de terre se cachent de nombreuses informations sous exploitées, comme la qualité de la matière organique et le rapport C/N de chaque type de matière organique. © M. Lecourtier / Média&Ag

«Si augmenter la quantité de matière organique (MO) dans un sol est un enjeu, il faut avant tout améliorer la quantité de matière organique de qualité, précise le directeur technique grandes cultures de Biosphères, Anthony Le Quemener. Une matière organique de qualité, est une matière organique qui fonctionne bien. Pour connaître la qualité de la MO d’un sol, il n’existe qu’un seul moyen: son fractionnement. Sans cette analyse, nous pilotons à l’aveugle la matière organique!» Pour Anthony Le Quemener, ce type d’analyse est indispensable même si son coût frôle les 200 euros.

80% de matière organique liée

Le fractionnement de la matière organique permet d’être informé du type de matière organique présent dans un sol et de leur C/N. «En système céréalier, le bon équilibre est de 80% de MO liée et 20% de MO libre, détaille-t-il. La MO liée peut rester dans le sol plus d’une centaine d’années. Il s’agit de l’humus dont les particules sont très fines et complexées avec les particules de sols, particulièrement l’argile. Il s’agit d’une matière organique difficile à dégrader par les micro-organismes du sol. La MO libre, de son côté, reste rarement plus de 10 ans dans le sol. Il s’agit en fait de microscopiques fragments de végétaux invisibles à l’œil nu. C’est la nourriture principale de l’activité biologique du sol.»

S’il y a déséquilibre entre ces deux types de matière organique, le sol peut dysfonctionner et ne pas remplir ces différentes fonctions attendues par un agriculteur. Si la MO liée est prépondérante, plus de 80%, le K2 précisé sur l’analyse de terre chute. Ce qui peut poser un souci de nutrition des plantes. Si, au contraire, le déséquilibre est en faveur de la MO libre, plus de 20%, le risque est de voir le taux de matière organique total du sol s’effondrer… sauf s’il existe un gros flux de MO entrante pour compenser un K2 plutôt élevé. Le responsable technique de Biosphères se veut toutefois rassurant: «Rétablir le bon équilibre entre les deux types de matière organique est beaucoup plus facile que d’augmenter la quantité de matière organique d’un sol. La réponse de l’activité biologique à un changement de pratiques est quasi immédiate. En cinq ans, il est possible de totalement rétablir l’équilibre.»

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