Comme pour le maïs, la forte sensibilité du tournesol aux limaces est due à sa grande appétence et également à sa faible capacité à compenser les dégâts contrairement à des cultures comme les céréales à paille. De plus, son stade de sensibilité s’étale de la germination à deux feuilles.
Les recommandations actuelles de lutte contre les limaces reposent sur le travail du sol à l’automne, la réduction des résidus de culture, et le roulage des semis, sans pour autant afficher une efficacité sans faille. Alors, il n’est donc pas étonnant que ce soit au cours de la rédaction du dossier de Cultivar n°723 de février 2020 traitant du tournesol et de ses bioagresseurs que nous ayons déniché la solution (ultime ?) pour lutter contre les limaces.
Des couteaux et une bonne caméra pour venir à bout des limaces
Christian Hoïng, du département de génie agricole de l’université de Cassel, en Allemagne, explique en 2017 le principe de la technique de robotisation de la lutte contre les limaces fondée sur la reconnaissance vidéo : "Les limaces peuvent être détectées par leur texture et leur couleur de surface. Cette reconnaissance peut être améliorée en éclairant le sol afin de faire briller les limaces. Une fois les limaces détectées, elles sont détruites mécaniquement par des couteaux. Les principales limites de cette technique sont l’autonomie du système et la largeur de travail qui est pour le moment de deux mètres." Afin de traiter de plus grandes surfaces, la technique est fondée sur l’idée que "les limaces ont tendance à se concentrer dans certaines zones de champs, par exemple dans la zone humide. Nous développons donc le robot de manière à ce qu'il soit capable de reconnaître les points de concentration et de les anticiper grâce à l'apprentissage automatique. Si nous parvenons à cela, il n'aura plus besoin de parcourir tout le champ et nous atteindrons l’objectif en ciblant précisément certaines zones".
À ce jour, nous n’avons pas connaissance de l’existence de la version finale du prototype de ce robot tueur de limaces que le chercheur espérerait voir naître en 2019. Peut-être que les robots pourront alors un jour coupler l’action antilimaces à celle de désherbage…
