Semis à la volée des céréales, une technique opportuniste

Exploitant en Côte-d’Or à Villy-le-Moutier, Damien Boudrot pratique le semis à la volée des céréales de manière opportuniste. Il privilégie cette technique lorsque les conditions pédoclimatiques sont trop humides ou que la date de récolte du précédent (maïs ou soja) est trop tardive pour semer les céréales d’hiver.

Adepte du semis direct depuis une quinzaine d’années, Damien Boudrot considère que cette pratique favorise la réussite d’un semis à la volée. "À l’automne, l’activité biologique du sol, notamment celle des vers de terre, est déjà très importante, indique l’agriculteur. Ils brassent sans cesse la matière organique fraîche de surface. Quelques jours après le semis à la volée, cette activité incessante et la production de turricules enterrent la graine. Située dans les porosités du sol, elle germe sans difficulté."

Le semis à la volée n’empêche pas de semer les céréales à la bonne date

"Dans notre secteur, la période optimale pour semer des blés se situe entre le 15 septembre et le début du mois d’octobre, explique Damien Boudrot. Au-delà, le potentiel de la culture est inévitablement réduit, son développement étant limité en hiver." Si le soja n’est pas récolté durant cette période, ce qui peut être le cas pour un semis tardif au printemps, alors l’agriculteur n’hésite pas à recourir au semis à la volée. "Il peut m’arriver de semer le blé à la volée avant la récolte de la légumineuse, dès la chute des premières feuilles, ou juste après la récolte. Tout est une question de date, explique Damien Boudrot. Cette technique permet à la graine de céréale de bénéficier de suffisamment d’humidité pour germer."

Après un maïs grain bien développé, le céréalier constate que la quantité de résidus est telle que l’implantation d’un blé avec un semoir est moins satisfaisante qu’un semis à la volée. "En effet, les résidus restent en surface et ne sont pas concentrés sur la ligne de semis. Le grain n’est pas recouvert par la paille, ce qui facilite sa germination."

Des blés mieux développés avant l’hiver

Pour effectuer le semis à la volée, Damien Boudrot utilise son épandeur à engrais d’une portée de 24 mètres. Il n’observe pas plus de pertes à la levée qu’un semis effectué en ligne. Toutefois, il préfère majorer sa densité de semis habituelle de 10%. "Ce mode d’implantation convient parfaitement pour des grandes parcelles, précise-t-il. Le cas échéant, la densité dans les bordures est souvent insuffisante à moins de la majorer au moment du passage de l’épandeur." Dans les situations d’implantation à la volée, il observe un meilleur développement des coronaires du blé grâce à un plateau de tallage plus superficiel. Il souligne également que le risque de piétin verse est nul, ce qui n’est pas négligeable dans l’itinéraire technique de la culture.

En plus d’offrir la possibilité de semer des cultures d’automne dans des conditions limitantes, le semis à la volée apporte aussi un gain de temps de travail appréciable. "De plus, la consommation de carburant est faible, soit 0,5l/ha contre 5l/ha pour un semoir. Le matériel est également moins soumis à l’usure, souligne l’agriculteur. Toutefois, même si les avantages sont nombreux, il convient de rester très vigilant quant aux infestations de limaces qu’il faut gérer en amont du semis."

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