Les bonnes raisons du pâturage du colza

Les bonnes raisons du pâturage du colza

Crédit photo cobracz
Le pâturage du colza oléagineux fait parler de lui sans que des éléments tangibles soient toutefois avancés. Il est parfois mis en avant pour réguler la culture. Attention aux fausses bonnes idées.

« Les animaux gèrent la biomasse du colza, mais pas l’élongation, indique Aurore Baillet, ingénieure développement au sein de Terres Inovia, qui a suivi durant la campagne 2020-2021 un essai de pâturage de colza oléagineux par une troupe d’agneaux. Si élongation il y a, les animaux risquent de détruire l’apex. » 

Or, un pâturage de colza réussi – c’est-à-dire qui soit intéressant d’un point de vue zootechnique sans amputer le potentiel de production de la culture – est un pâturage durant lequel les animaux consomment uniquement les limbes des feuilles.

À réserver aux colzas robustes

Lors de l’arrivée des agneaux dans l’essai observé, les colzas affichaient une biomasse de 2,5 kg/m2 pour 30 pieds/met arboraient de très beaux pivots. C’est d’ailleurs, pour Aurore Baillet, un des critères de réussite : introduire des animaux uniquement sur des colzas très bien implantés. 

« Une parcelle de colza bien implantée, c’est une parcelle qui compte entre 30 et 40 pieds/m2 au moment du pâturage, avec un solide enracinement et une biomasse aérienne supérieure à 1,5 kg/m². Estimant que le pâturage et l’hiver vont faire leur œuvre, il faut conserver un minimum de 20 pieds/m2 viables au printemps suivant pour assurer le potentiel de production de la culture. »

Potentiel effet sur les altises

À lire ces premières lignes, il semblerait que le colza ne tire aucun avantage de la technique, hormis le fait de ne pas pâtir d’une érosion de son potentiel de rendement. Pourtant, des observations font état d’un potentiel effet sur les altises.

Mais l’ingénieure développement utilise le conditionnel : « Pour espérer un effet du pâturage sur les larves d’altises, la consommation de matière verte doit coïncider avec la période de ponte et de présence de larves dans les plantes. Dans ce cas, il est possible d’observer une baisse de 30 à 70 % du nombre de larves par plante.

Cela étant dit, cette baisse significative à un instant T n’empêche pas une potentielle réinfestation au cours de l’hiver. Et si le nombre de larves est réduit, chaque larve présente un risque d’engendrer des dégâts plus importants compte tenu de la biomasse moindre et d’une dynamique de reprise un peu plus lente. »

Il est donc encore trop tôt pour statuer du réel effet du pâturage des colzas sur son état sanitaire.

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