La vie du sol aura bientôt son analyse de routine avec Microbioterre

La vie microbiologique du sol pourrait bientôt être caractérisée par les analyses de terre de routine. Crédit photo : Pixel6TM

Le projet Casdar Microbioterre s’inscrit dans une évolution des systèmes de production vers une agriculture plus durable, avec des pratiques culturales de conservation des sols. Ces pratiques favorables à un fonctionnement biologique du sol contribuent à un meilleur recyclage des nutriments, dont l’azote, et à réduire la dépendance des systèmes aux engrais minéraux de synthèse.

Pour s’en assurer, faut-il encore disposer d’indicateurs pertinents et aisément interprétables. C’est tout l’enjeu du projet Microbioterre, dont le séminaire de restitution a eu lieu le 13 janvier 2022. Ses objectifs: identifier les indicateurs et proposer un référentiel d’interprétation permettant de quantifier la microbiologie du sol, une partie de la biologie des sols. Il faut donc que ceux-ci soient suffisamment simples à mesurer et robustes, afin de les intégrer aux analyses de terre de routine.

La fertilité du sol est composée de trois niveaux: physique, chimique, et biologique. Il existe aujourd’hui des outils avec des critères bien définis pour observer la fertilité physique d’un sol (tests bêche, mini-profil 3D, etc.). Idem pour la fertilité chimique, avec les analyses de terre. En revanche, aucun consensus n’existe vis-à-vis de la fertilité biologique, qui comprend des notions d’abondance, de diversité et d’activité biologique, et encore moins en ce qui concerne les liens entre l’activité biologique et ses fonctions dans le sol (stockage du carbone, recyclage de l’azote, etc.). Microbioterre vise à identifier les indicateurs répondant à ces différents critères.

La moitié des indicateurs testés sont retenus

Un ensemble de critères a permis de sélectionner 7 indicateurs microbiologiques parmi les 14 testés. Ces critères de choix reposent notamment sur la sensibilité et la variabilité spatiale des indicateurs, leur capacité à discriminer les pratiques, leur coût et leur faisabilité technique.

Ainsi, en plus des indicateurs physico-chimiques, 7 indicateurs microbiologiques (biomasse microbienne carbone, ADNr 18S, aminopeptidase, protéase, β-glucosidase, arylamidase et l’azote biologiquement minéralisable) pourraient intégrer l’analyse de terre de routine.

Si le petit nom de ces différents indicateurs peut sembler barbare au premier coup d’œil, l’ensemble des données acquises dans le projet Microbioterre a permis d’élaborer des référentiels pour ceux-ci en fonction de la texture du sol. L’étude des liens entre les indicateurs retenus dans l’outil Microbioterre et trois grandes fonctions du sol (recyclage des nutriments, transformation du carbone et structure du sol) a permis d’établir un diagnostic fonctionnel par pratique culturale dans un contexte pédoclimatique donné; et ainsi, l’utilisation des pratiques agricoles comme leviers pour orienter et optimiser les fonctions du sol.

Deux niveaux de diagnostic seront proposés à terme: le premier à destination des agriculteurs, et le second, très approfondi, se conçoit plutôt comme un outil d’animation.

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