Du blé en direct dans du trèfle blanc bon contre les adventices, moins pour le rendement en AB

En conventionnel comme en bio, le trèfle blanc assure un très bon contrôle des adventices… au détriment du rendement de la céréale semée dedans. © Pixel image

 

Le semis de blé d’hiver dans un couvert de trèfle blanc se répand en agriculture biologique. Bien qu’efficace sur le contrôle des adventices, cette pratique diminue nettement le rendement de la culture. De nombreuses adaptations sont donc encore nécessaires.

La technique a notamment été référencée par des travaux de recherche anciens mais toujours d’actualité tels que ceux de Jürg Hiltbrunner, chercheur à Agroscope en Suisse. À l’automne 2001, le chercheur a semé le 21 octobre du blé d’hiver à 375 grains par mètre carré dans des couverts de lotier corniculé, de trèfle blanc, de trèfle souterrain ou de luzerne tronquée. Cinq jours après semis, les couverts ont été broyés à dix centimètres de hauteur et les broyats exportés de la parcelle. Ces modalités ont été comparées avec du blé semé en terre nue soit sans désherbage soit avec désherbage manuel de l’ensemble des adventices qui ont levé.

75% d’adventices en moins mais le rendement du blé divisé par deux à trois

Jürg Hiltbrunner montrait alors que la présence du couvert réduisait la biomasse adventice de 60% dans les modalités semées sur mulch vivant par rapport au témoin non désherbé. En revanche, le couvert a réduit le rendement de 40% par rapport à un témoin non désherbé et de 80% en comparaison d’un témoin intégralement désherbé manuellement. Parmi les modalités testées, le trèfle blanc montre les meilleures efficacités en matière de réduction des adventices avec une diminution de 75% de la biomasse adventice mais une perte de rendement de 60% par rapport à un témoin non désherbé et de 85% en comparaison d’un témoin intégralement désherbé manuellement.

Compte tenu de ces résultats, la technique de semis du blé dans un couvert de trèfle blanc semble plus adaptée dans les situations où il est difficile voire impossible de désherber comme par exemple sur des terres hydromorphes et battantes ou bien sur des sols durs qui ont tendance à prendre en masse. Pourtant, même dans ces situations, la concurrence pour l’eau, la lumière et les nutriments est telle que des adaptations de la technique sont nécessaires.

Des axes d’améliorations en cours

Pour pallier ses effets, trois axes d’amélioration de cette stratégie sont ainsi en cours de développement. Le premier est de semer le trèfle et la céréale sur des rangs séparés afin de limiter la concurrence et d’améliorer le partage des ressources entre espèces. Le second consiste en la diminution de la compétitivité du trèfle en utilisant des espèces ou des variétés moins concurrentielles, ou bien en affaiblissant mécaniquement le couvert avant semis ou même dans le cycle du blé. Enfin une dernière solution est d’augmenter la compétitivité de la culture principale en utilisant des variétés plus concurrentielles. Sur ce dernier point, Jürg Hiltbrunner a mené une deuxième série d’essais au cours de l’automne 2002 et 2003 afin de travailler cette piste d’amélioration.

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