La date prévisionnelle de la destruction des couverts végétaux dépend en partie de son rapport carbone sur azote (C/N). Plus la plante s’approche de la floraison et est lignifiée, plus ce ratio est élevé. Ce qui signifie que de l’azote du sol est mobilisé pour la décomposer.
« Il est préférable, pour un agriculteur qui souhaite détruire son couvert en sortie d’hiver, de semer un mélange composé avec beaucoup de légumineuses et peu d’espèces qui lignifient (tournesol, avoine, etc.). Il évite des faims d’azote pour la culture suivante », expliquent Simon Dierickx et François Dessart de l’association belge Greenotec. Plus riches en azote qu’en carbone, les légumineuses réduisent le C/N moyen du couvert. De plus, la vitesse de leur dégradation permet une minéralisation rapide qui évite à la culture suivante d’être désavantagée.
Trouver le meilleur compromis entre bénéfices et risques
« Une destruction précoce évite que certaines espèces du couvert soient trop lignifiées mais elle fournit moins de nourriture au sol », prévient l’équipe de Greenotec. Pour y remédier, elle préconise dans certaines situations d’avoir recours à un broyage du couvert, dès l’arrivée des premières fleurs (radis, tournesol, niger). Ainsi, la vie biologique du sol dispose de nourriture et les autres espèces du couvert, non fleuries, continuent de couvrir le sol jusqu’au printemps. « En revanche, plus la date de destruction se rapproche de celle du semis, plus la parcelle est exposée à des problématiques : dégâts de ravageurs, consommation d’azote pour dégrader une végétation ligneuse, assèchement du sol qui pénalise la levée de la culture, prévient Greenotec. Dans tous les cas, il faut trouver le compromis entre bénéfices et risques. »
