Compaction du sol et dégradation du couvert à surveiller pour du lin textile en non-labour

Cultiver du lin en non-labour est une technique qui nécessite un diagnostic de la structure du sol et de semer un couvert végétal avec des espèces qui se dégradent vite. Crédit : GreenSol

Depuis quelques années, avec des mois de mars très chauds et secs, les semis de lin textile sont effectués plus précocement. Les épisodes de froid qui arrivent fréquemment ensuite, combinés à une faible pluviométrie, limitent l’expression du potentiel de la culture. Partant de ce constat, GreenSol travaille différentes pratiques agronomiques, dont le non-labour.

"En non-labour, il convient d’être attentif à trois critères, indique Théo Sergheraert, fondateur et président de GreenSol. Le premier concerne la structure du sol, qui ne doit pas être compactée, le lin étant sensible au tassement. Dès la moisson du blé, nous effectuons des profils de sol dans les parcelles de nos adhérents. Ce diagnostic nous permet d’établir si une fissuration du sol est nécessaire avant le semis du couvert végétal. La composition du couvert et sa date de destruction sont le deuxième critère d’importance. D’elles dépendent la gestion et la dégradation des résidus durant l’hiver, d’autant plus importantes dans un système en non-labour. Enfin, le dernier point essentiel est la réalisation du semis du lin, idéalement au-delà du 1er avril pour éviter le coup de froid de la fin mars qui crée du stress à la plante et augmente sa sensibilité aux attaques d’altises." Théo Sergheraert rappelle qu’un sol peu travaillé est un sol qui se réchauffe moins vite. Par conséquent, dans ces conditions, il convient de semer une à deux semaines plus tard qu’un semis réalisé après un labour de printemps.

En sortie d’hiver, un second diagnostic du sol est effectué à la parcelle, afin de valider l’itinéraire technique de l’implantation du lin. "Produire du lin en non-labour est une thématique d’actualité, en lien avec la problématique de la gestion de l’eau, souligne Théo Sergheraert. En non-labour, le sol étant moins desséché en profondeur, nous constatons que le lin a tendance à s’enraciner plus vite et à être moins sensible au stress hydrique."

Privilégier des espèces de couverts qui se dégradent vite

En non-labour, l’une des principales problématiques reste la gestion des résidus du couvert végétal d’interculture. "S’ils sont abondants en surface, ils créent des refuges pour les altises qui attaquent le lin après le semis", prévient Théo Sergheraert. Depuis trois ans, GreenSol travaille donc sur un mélange d’espèces spécifiques dont les résidus se dégradent rapidement (vesce, trèfle d’Alexandrie, phacélie, roquette, niger, etc.). Le mélange est composé de 25% de légumineuses, leur C/N faible permettant une bonne gestion des résidus, de 29% de crucifères, intéressantes pour leur système racinaire et leur teneur en potasse et/ou en eau, comme la roquette, et le reste est composé d’espèces qui poussent vite (phacélie ou niger) et se dégradent rapidement en hiver. Le couvert végétal est semé à 500gr/m² afin d’obtenir une biomasse dense. "Nous avons exclu les graminées, car elles ont un C/N plus élevé que les autres espèces, précise Théo Sergheraert. En système de non-labour, elles sont plus difficiles à détruire et posent souvent des problèmes d’implantation."

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