Une récolte française dégradée qui alimente la hausse des cours

Une récolte française dégradée qui alimente la hausse des cours.

"Une récolte décevante en quantité et en qualité", c’est le bilan que dresse le cabinet Agritel, après une enquête réalisée auprès d’un large panel d’opérateurs de la filière entre le 18 et le 23 août 2021.

Le cabinet d’analyse Agritel estime la récolte française de blé tendre à 34,93 millions de tonnes, un chiffre bien inférieur à celui projeté par les services du ministère à 36,7 millions de tonnes (en date du 11 août 2021). Pour l’analyste, "la production française de blé remonte certes par rapport à la très mauvaise année de 2020 à 29,18 millions de tonnes, mais elle n’atteint pas la moyenne des dix dernières années. Le rendement est en retrait de 1 % par rapport à cette moyenne décennale à 70,7 q/ha".

Pour Michel Portier, directeur général d’Agritel, les intempéries à répétition sont en cause. "À début juin, les cultures étaient prometteuses, la récolte 2021 s’annonçait dans le top 4 des meilleures productions historiques à près de 38 millions de tonnes. À la fin des moissons, c’est une vraie déconvenue. Les intempéries à répétition pendant l’été ont pénalisé le bon remplissage des grains et ont dégradé la qualité."

Dans ce contexte, Agritel précise que la part de blé fourrager sera supérieure aux autres années, en raison d’un PS très bas. Ainsi le débouché domestique vers l’alimentation animale ne suffira pas à absorber ces volumes. "Nous devrons probablement exporter ces blés sur le marché mondial", prévient Michel Portier.

Ceci étant, le communiqué de presse d’Agritel précise que la part du blé meunier va rester majoritaire, les débouchés traditionnels pourront être honorés mais vont nécessiter un important travail du grain en amont, et des aménagements de cahiers des charges devront être négociés.

Hausse des prix mondiaux

 

Si la France a subi des pluies a répétition, le reste de l’hémisphère nord a, lui, été marqué par la sécheresse et les canicules "À l’exception du Maroc, les autres pays d’Afrique du Nord et Moyen-Orient font une mauvaise récolte. Au Canada et aux États-Unis, la production de blé de printemps a grillé sur pied. Et ce n’est guère mieux pour les blés de printemps en Russie et au Kazakhstan", détaille Michel Portier.

Après la situation de stocks tendus en maïs, c’est au tour du blé : "Les perspectives de stocks chez les grands producteurs s’annoncent comme les plus tendues depuis la campagne 2007-2008 lorsqu'ont eu lieu les premières émeutes de la faim", résume le communiqué et d’ajouter que la réduction de l’offre française va accentuer la hausse des cours observée sur la scène internationale. Enfin Agritel rappelle que les prix sur Euronext sont au plus haut depuis huit ans et avoisine les 250 euros/t (échéance décembre), soit une hausse de 35 % en un an.  

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