La 5e édition du Paris Grain Day, organisée par le cabinet Agritel, s’est tenue, en distanciel, les 27 et 28 janvier 2021. Ce rendez-vous, devenu une référence en Europe, a réuni pas moins de 300 acteurs et experts internationaux des marchés agricoles. Différents temps d’échange ont permis de faire le point sur les fondamentaux concernant les marchés céréaliers et oléagineux.
À l’issue de ces travaux, chaque participant est invité à se prononcer sur son "sentiment de marché" pour l’année à venir. Pour cette année civile 2021, le consensus du Paris Grain Day affiche une tendance haussière avec une note de 3,63 sur 5 (5 étant très haussier). Pour rappel le consensus de 2020 était de 3,08, alors que nous étions au tout début de la crise sanitaire.
Dans un communiqué publié le 29 janvier 2021, le cabinet Agritel livre son analyse : "Portée par sa croissance et une demande domestique insatiable, la Chine entraîne toutes les matières premières à la hausse (à l’exception du pétrole) dans des proportions jamais atteintes depuis 8 ans. Par l’explosion de la demande, on est passé en quelques mois d'un contexte d’offre lourde à un marché très tendu. De l’avis des experts, cette situation devrait perdurer, ce qui va conduire à réduire massivement les stocks d’oléagineux et de maïs aux États-Unis et dans de nombreux pays. Dans ce contexte, on observe l’interventionnisme d’État chez certains exportateurs comme la Russie et l’Argentine."
Sur le plan économique, les perspectives macroéconomiques sont assez pessimistes pour l’année 2021. Agritel précise que la sortie de crise s’annonce douloureuse et longue, notamment sur le marché du pétrole. Les analystes mettent aussi en avant le fait que les inégalités vont se creuser davantage entre les pays émergents et les pays développés. Les politiques ultra-accommodantes des banques centrales font craindre un afflux de liquidités sur les marchés avec le risque de bulles spéculatives. "Dans ce contexte, la fragilisation du multilatéralisme, combinée à la contestation de la mondialisation, présage d’un avenir instable sur le plan de la géopolitique."
Autre élément à retenir de ces deux jours : l’annonce de nouvelles références de prix et des nouveaux outils de couverture sont attendus par les opérateurs. Euronext a, en effet, annoncé le lancement d’un nouveau contrat à terme pour le blé ukrainien. Dans le détail, il s’agit d’un contrat à terme en "cash-settlement". Dans le jargon, cela signifie que lorsque le contrat arrive à échéance, il n’y a pas d’obligation de livraison physique. La contrepartie consiste à un versement de valeur (= soulte).
