Marché du blé, un contexte mondial qui a beaucoup évolué en dix ans, la France doit définir sa stratégie

Une hausse de la production mondiale de blé tendre, une consommation des grands bassins qui ne cesse de s’accroître, tous comme les échanges mondiaux, mais la France n'en tire pas nécessairement profit. C’est en préambule ce qu’ont présenté Rémi Haquin, président du conseil spécialisé des céréales chez FranceAgriMer, et Margaux Verdier, de chez France Export Céréales à l’occasion de la journée annuelle de France Export Céréales.

Du côté des producteurs mondiaux de blé, sur la dernière décennie, il faut retenir une hausse de production totale de 95 millions de tonnes. Cette hausse concerne l’ensemble des grands acteurs, à l’exception des États-Unis (-10 millions de tonnes en dix ans). "Les farmers américains délaissent le blé au profit des cultures OGM de maïs et de soja, même dans les États historiquement producteurs de blé, comme le Kansas"a précisé Rémi Haquin. Si l’on se tourne du côté des bassins de consommation, la tendance est aussi à la hausse (+100 millions de tonnes en dix ans). La hausse la plus forte est celle de la région asiatique qui consomme presque la moitié de la production mondiale, elle enregistre une hausse des volumes consommés de 60% en dix ans. Le corollaire de cette situation est un accroissement des échanges mondiaux de 45 millions de tonnes. Mais cette hausse profite essentiellement au bassin de la mer Noire (Russie, Ukraine, Roumanie et Bulgarie) qui voit son volume de blé exporté faire un bond de 35 millions de tonnes en dix ans. Ce renforcement de la présence de la mer Noire est une réalité sur l’ensemble des bassins de consommation (+ 12 millions de tonnes en Asie, + 10 millions de tonnes vers le Proche-Orient, + 4 millions de tonnes vers l’Afrique de l’ouest, et +2,5 millions de tonnes vers la région du Maghreb.

Les exportations françaises de blé chahutées vers les pays-tiers
 

Pour la campagne commerciale en cours, le volume des exportations de la France vers les pays tiers pourrait renouer avec un nombre à 2 chiffres. Mais depuis maintenant 3 campagnes, les 12 millions de tonnes de 2015/2016 semblent être un lointain souvenir… Et le facteur le plus marquant sur la décennie, c’est que si on enlève des statistiques la destination algérienne, les volumes à l’exportation ont été divisés par deux. Sur le marché intracommunautaire, la France continue de tenir sa place, mais il faut aussi noter une concentration des destinations, notamment le Benelux qui représente aujourd’hui 55% des volumes contre 46% il y a dix ans.

À l’issue de la présentation de ce panorama, la question stratégique que doit se poser la filière céréalière française est de savoir s’il est opportun de soupoudrer du blé standard un peu partout ou s’il ne faut pas cibler quelques destinations avec des qualités bien spécifiques ? Ce sera sans aucun doute une question qu’il faudra trancher dans les mois à venir pour pérenniser la capacité exportatrice de la France.

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