Des marchés plus calmes en 2024

La banque néerlandaise Rabobank a récemment émis ses prévisions pour 2024. Crédit: Pixel6tm

Après trois ans de turbulences, sur fond d'aléas climatiques, de tensions géopolitiques et d'envolée des prix de l'énergie et des engrais, les cours des matières premières agricoles devraient retrouver des niveaux plus "normaux", selon les prévisions de Rabobank. La raison? La relative faiblesse de la demande.

Certes, de nombreuses inconnues subsistent aujourd'hui, comme elles existaient lors de la publication, en novembre 2023, des traditionnelles prévisions de la banque néerlandaise Rabobank, spécialisée dans l'agriculture. Mais il n'empêche: après des mois et des mois marqués par les aléas climatiques, la guerre en Ukraine et l'envolée du prix des intrants, qui ont porté les cours de certaines matières premières agricoles à des niveaux records, les prix devraient se stabiliser en 2024, selon ses analystes.

Producteurs et consommateurs ont en effet eu le temps de s'adapter à ces nouvelles donnes, argumentent-ils, tandis que la croissance économique mondiale, attendue par l'OCDE à 2,7% cette année (contre 2,9% en 2023), devrait ralentir la demande, face à une offre contrastée.

En fonction de divers scénarios, Rabobank prévoit que les cours du maïs, du soja, du sucre et du café devraient s'assagir. Le blé, en revanche, serait toujours soumis aux aléas climatiques, ainsi qu'à des incertitudes quant aux exportations.

Blé

Les cours ont reculé d'environ 27% sur l'année 2023, et à Chicago, les contrats à terme s'échangent désormais à des niveaux plus bas que ceux constatés sur les marchés avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en février 2022. Cette faiblesse vient notamment des fortes exportations russes et du recul des cours du maïs, qui influencent ceux du blé.

En outre, malgré les volumes produits et en stock, la production de blé risque d'être perturbée dans certaines parties du monde, notamment en Australie et en Argentine, du fait du phénomène climatique El Niño, prévient Rabobank. En conséquence, la banque s'attend, pour la cinquième année consécutive, à des tensions sur l'approvisionnement, lequel pourrait également être perturbé si la situation se dégrade en mer Noire.

La récolte russe de 2024 devrait certes rester au-dessus de 87 Mt, voire à 90 Mt, mais les aléas climatiques et les restrictions en matière d'exportation constituent autant d'incertitudes récurrentes. En outre, "la guerre entre la Russie et l'Ukraine continuera d'affecter la production et devrait réduire les surplus exportables des deux pays", prévient Rabobank.

Maïs

Si les producteurs mondiaux – et en particulier brésiliens – ont bénéficié de belles récoltes ces dernières années, leurs capacités de stockage sont limitées. Les analystes de Rabobank s'attendent à ce qu'ils choisissent de vendre, même à prix réduit.

En outre, les consommateurs font toujours face à des pressions économiques. Dans ces conditions, le maïs américain, notamment, pourrait s'écouler plus difficilement sur les marchés mondiaux, d'autant que la Chine enregistre de meilleurs volumes de production.

Soja

Les cours du soja et ses dérivés devraient baisser en 2024, du fait d'une production accrue, notamment au Brésil, en raison de conditions favorables apportées par El Niño. Rabobank s'attend ainsi à une production record de 163 Mt au Brésil.

De même, l'Argentine, après une dernière campagne décevante, devrait rétablir sa production. Ses exportations pourraient cependant être perturbées par une politique fiscale et de change incertaine. Les analystes de Rabobank estiment en tout cas que l'offre mondiale sera supérieure à la demande. De quoi peser sur les cours.

Reste enfin une autre inconnue: l'évolution des produits pétroliers

Soumis aux perspectives d'offre et de demande sur l'année, mais aussi aux tensions géopolitiques, en particulier au Moyen-Orient, les cours du brut sont incertains pour 2024. D'autant qu'il faut aussi compter avec l'Opep (le cartel des producteurs pétroliers et ses alliés, dont la Russie), qui cherche à maintenir des niveaux de prix relativement élevés.

Lors de la dernière séance de trading de l'année, le Brent a terminé à 77,04 dollars le baril et le West Texas Intermediate, à 71,65. Les contrats à terme sur les deux références mondiales de brut ont perdu plus de 10% sur 2023 (et 20% par rapport à leurs plus hauts de l'année), pour s'inscrire à leurs plus bas niveaux de fin d'année depuis 2020, lorsque la pandémie de Covid-19 avait déprimé la demande. Autrement dit, les coupes dans la production pratiquées par l'Opep n'ont pas suffi à soutenir les cours.

L'habituel sondage de Reuters, auprès de 30 économistes et analystes mondiaux, fait ressortir une prévision moyenne à 84,43 dollars le baril pour l'année 2024 (contre une moyenne de l'ordre de 80 dollars en 2023 et des pics au-dessus de 100 dollars en 2022).

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