"Plus on est de fous, moins il y a de riz", disait Coluche. Le riz s’invite aux tables du monde entier, en plus ou moins grande quantité, certes, mais il est au cœur des politiques en matière d’autonomie alimentaire.
Il faut avoir en tête que le monde produit annuellement environ 500 millions de tonnes de riz (à comparer aux 750 millions de tonnes de blé). La production européenne et française de riz est évidemment on ne peut plus confidentielle, mais elle a toutefois un caractère patrimonial pour la région camarguaise. Raison pour laquelle Semae a organisé, à l’occasion du SIA, une conférence de presse consacrée à la production de riz en France.
L’Europe, nous le savons, est un "petit poucet", selon FranceAgriMer. En 2019, les superficies européennes étaient estimées à 423.000 ha pour une production de riz annuelle estimée à 2,8 millions de tonnes. Les principaux producteurs sont l’Italie (52% des surfaces), l’Espagne (24%), le Portugal et la Grèce (7%), suivis par la France (4%).
En Camargue, qui représente 98% de la production nationale de riz, la filière réalise un CA d’environ 80 millions d’euros et génère 2.000 emplois directs en amont et aval.
Qualité et traçabilité exigés pour les producteurs de riz engagés dans une démarche IGP
Depuis 2000, la production s’est engagée dans une démarche IGP. Elle compte aujourd’hui 160 riziculteurs et 27 opérateurs. "Ce label atteste des spécificités du sol, du climat et de l’irrigation, faisant de la Camargue un terroir rizicole unique", précise Semae. Cette distinction récompense la volonté des riziculteurs camarguais de produire des riz de haute qualité dans le plus grand respect de l’environnement, et donne aux consommateurs l’assurance que tous les riz inscrits sous cette appellation respectent un cahier des charges bien précis et répondent aux critères de provenance de qualité et de traçabilité exigés."
Le saviez-vous ? Le riz est une culture de printemps. Il est semé entre mi-avril et mi-mai. Les rizières sont mises en eau. "La gestion de l’eau est déterminante et permet au riziculteur de favoriser la germination et de lutter contre le vent fort", explique Bertrand Mazel, président du syndicat des riziculteurs de France. Sur 200 kg de grains semés à l’hectare, seulement 100 kg parviendront à maturité. Ils seront récoltés entre mi-septembre et mi-octobre. Le rendement moyen est estimé à 55q/ha. La production camarguaise couvre environ 30% de la consommation annuelle en France.
La culture de riz peut ainsi être considérée comme patrimoniale pour la Camargue. Sans elle, la région serait un désert de sel. Cette production est essentielle à l’économie et au maintien de la biodiversité dans cette région. La création de la variabilité génétique permet à la Camargue de cultiver tous les types de riz, rond, long, coloré et bio, et s’adapte ainsi à tous les modes de consommation.
