Une fois l’autonomie nutritionnelle acquise, le principal intrant du système est la graine des couverts

Chaque espèce de couvert à son intérêt propre pour participer à construire et maintenir l’autonomie azotée du sol. Crédit: Pixel6tm

"Il y a une corrélation entre la qualité de la nutrition azotée du blé et sa nutrition avec d’autres éléments nutritifs, affirme Thierry Têtu, parce que c’est l’azote qui détermine l’ampleur de l’effet rhizosphérique." En d’autres termes, une autonomie en amène une autre et lorsqu’une plante est bien fournie en azote, elle va naturellement chercher les autres éléments. Il est alors possible de viser l’autonomie nutritionnelle. Pour ce faire, là encore, les couverts jouent un rôle fondamental parce qu’ils constituent une avance en éléments nutritifs pour la culture suivante.

Thierry têtu explique que, dans ce cas de figure, le principal intrant de la parcelle est la graine. Il faut donc apporter un soin particulier au choix des graines employées, en sélectionnant l’espèce et la variété.

À chaque espèce végétale sa mission de fertilité

Le choix de l’espèce permet d’atteindre des objectifs précis. La féverole va rechercher le phosphore insoluble du sol par acidification de la rhizosphère (pH4), ce que le maïs ne sait pas faire parce que son pH rhizosphérique est de 7. Mais celui-ci sait chercher le phosphore rendu soluble par le couvert de féverole.

De même, les légumineuses sont capables d’aller chercher le potassium associé à la phase solide du sol. D’où l’intérêt d’intégrer des légumineuses dans les couverts végétaux. Si le couvert pousse normalement, il devient alors un outil d’aide à la décision. Il suffit de quantifier le potassium absorbé par le couvert végétal pour connaître les doses qui seront mises à disposition de la culture suivante. "De cette manière, on peut, à terme, nourrir la culture principale avec l’ensemble des éléments minéraux mobilisés par le couvert végétal", conclut Thierry Têtu.

Le choix de la graine a d’autres avantages, annexes, mais pas pour autant négligeables. Il est en effet possible de gérer en partie le stress hydrique par le choix de la variété: celles dont les racines ont beaucoup de poils absorbants sont celles qui résistent le mieux.

Il y a aussi un effet terroir. En semant des graines issues de sa propre production, un agriculteur transmet à la culture suivante des micro-organismes utiles, issus de la culture précédente. Thierry Têtu tient cependant à prévenir: "Cela fonctionne uniquement sur un sol actif et il faut l’éviter sur sol dégradé."

Thierry Têtu insiste, en conclusion, sur le fait que tendre vers l’autonomie azotée est délicat. Cela nécessite certaines précautions: cesser toutes les pratiques génératrices de perte d’azote du sol, comme le lessivage et la dénitrification des nitrates. Et supprimer les apports excessifs d’engrais.

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