Une couverture permanente pour lutter contre les adventices

Le GIEE des 3 vallées a été créé en 2016 par Cerfrance Seine-Normandie. Les membres travaillent sur le semis direct sous couvert permanent pour lutter contre les adventices et ramener de la fertilité au sol.

« Je suis très satisfait de la technique du semis sous couvert permanent, déclare Laurent Haye, président de Cerfrance Seine-Normandie et trésorier du GIEE des 3 vallées. J’utilise une couverture de luzerne que je détruis au bout de 3 ans avant de mettre des féveroles en 4e année. » Son IFT a considérablement baissé en passant de 2,82 à 0,72 aujourd’hui. La couverture empêche le développement des adventices, principalement celui du ray-grass. « Ce que j’observe, c'est l’évolution de la flore, les adventices présentes ne sont plus les mêmes. Avant le couvert permanent, les principales adventices étaient annuelles. » Désormais, l’agriculteur observe plutôt des vivaces comme le chardon et la vesce dans ses champs. Les graminées posent moins de problèmes. « Je ne dispose pas de solution pour lutter efficacement contre les chardons, j’utilise donc le désherbage mécanique. »

Le GIEE compte une quinzaine d’agriculteurs répartis dans le département de l’Eure. L’approche était dans un premier temps de confronter les différents systèmes, semis direct, bas volume, agriculture intégrée… et de voir ce qui était transposable sur les exploitations. Le projet est de mettre en place une solution « agro-écologique » grâce au semis direct sous couvert végétal permanent. Les objectifs sont de réduire les produits phytosanitaires et les apports d’azote, de diminuer les charges opérationnelles et structurelles et de développer la biodiversité.

Un travail de groupe

Les agriculteurs du GIEE des 3 vallées s’entraident et apprennent les uns des autres. Ils expérimentent le semis direct sous couvert permanent. « Cette technique entraîne une baisse de rendement les premières années, le temps nécessaire de remettre le sol en fonction. » Pour certains, la technique est encore récente et ils « tâtonnent ».

C’est le cas d’Éric Modard, rentré dans le GIEE des 3 vallées principalement par curiosité. Il en est le président depuis 3 mois. Pour lui, il est important de savoir s’adapter. « Je considère depuis longtemps que le système agricole mis en place depuis la première PAC où il fallait produire plus est en bout de course, les solutions chimiques sont de moins en moins nombreuses. Et les attentes de la société sont en train de changer. »

Une recherche permanente

Éric Modard a testé de nombreux couverts permanents sur ses parcelles. « J’ai commencé par de la luzerne annuelle, sans résultat. Puis de la luzerne classique mais je la trouve trop concurrentielle. » Souhaitant persévérer, il a utilisé du trèfle blanc nain. « Cette couverture fonctionne bien mais c’est aussi un habitat plébiscité par les mulots et autres petits rongeurs qui font quelques dégâts. » Cette année, l’agriculteur continue avec du trèfle d’Alexandrie et du Lotier. « Le système racinaire pivotant du lotier est proche de celui de la luzerne mais il est de plus petite taille », justifie l’agriculteur.

« En plus de ma couverture, j’utilise du glyphosate contre les graminées, principalement le ray-grass et le brome. » Il n’est pas contre l’utilisation du glyphosate tant que son utilisation reste raisonnée. Il en utilise en moyenne 0,8 l/ha ce qui lui permet de réguler son couvert et de détruire les quelques graminées sur la parcelle.

Toutefois, au sein du GIEE, une expérimentation est en cours (Casdar Engaged) pour travailler sur la couverture permanente sans utilisation de glyphosate, tout en maintenant un IFT herbicide inférieur à 1. Ce projet est piloté par l’Arad2 (Atelier de recherche agronomique et développement durable) antenne de veille agronomique du Cerfrance, de l’Inrae de Dijon, de la FRCuma, et d’UniLaSalle Rouen

La gestion des adventices se fait grâce à la couverture permanente mais pas seulement. « C’est un ensemble. Les leviers de cette bonne gestion sont à la fois le semis sous couvert et les bonnes pratiques. Les agriculteurs utilisent des rotations longues, des cultures de printemps… L’agriculture est une usine à ciel ouvert, nous sommes toujours dans la recherche de compromis »conclut Laurent Haye.

 

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