Un point de matière organique correspond à plus de 2 t/ha d’azote

Gagner un point de matière organique en vingt ans correspond à la mobilisation de 100 à 125kg/ha/an d’azote. Crédit: Pixel6tm

"Le rapport carbone/azote (C/N) de la matière organique (MO) est relativement stable, quel que soit le sol considéré, note Frédéric Thomas, rédacteur en chef de TCS et l’un des experts français de l’agriculture de conservation des sols, lors d’une journée technique organisée en Meuse par le constructeur Sky Agriculture. Il est toujours compris entre 8 et 12. À raison de 20 à 25 t/ha de carbone pour un point de matière organique, cela représente donc en moyenne 2 à 2,5 t/ha d’azote, en considérant un rapport C/N moyen de 10. De fait, perdre l’équivalent d’un point de matière organique en vingt ans correspond à la démobilisation par minéralisation de 100 à 125 kg/ha d’azote chaque année."

Frédéric Thomas précise que, dans un objectif d’augmentation du taux de matière organique d’un sol, principal levier pour tendre vers l’autofertilité d’un système agricole, il est nécessaire de mobiliser la même quantité d’azote pour remonter d’un point le taux de matière organique.

Choisir entre minéralisation et capitalisation

Au-delà de la minéralisation naturelle d’un sol qui intervient dès que la température du sol dépasse 5-6°C et que l’humidité est suffisante, le travail du sol est un formidable outil de minéralisation. "Plus le travail du sol est agressif, plus le potentiel de minéralisation est important", souligne Frédéric Thomas. Selon lui, cependant, c’est une technique onéreuse pour générer de la fertilité. De fait, il préfère, quant à lui, la fertilisation à la minéralisation engendrée par des outils mécaniques, c'est-à-dire capitaliser plutôt que dépenser.

Se passer d’un travail du sol ne signifie pas pour autant une moindre minéralisation sur l’ensemble du cycle d’une culture, mais que la cinétique est différente.

Moyennant cette stratégie de capitalisation, il est possible d’allier production et amélioration du taux de matière organique d’un sol. L’agriculteur solognot rappelle également les résultats du travail de Pascal Boivin: des études mettent en évidence que le rapport carbone/argile (ou matière organique/argile) est corrélé à la bonne qualité structurale des terres. Ainsi a-t-il été admis qu’un rapport MO/argile de 17% est une exigence minimale pour un sol suffisamment structuré. En dessous de cette valeur, le sol est vulnérable. Une valeur qui met en perspective la nécessité de travailler à l’élévation du taux de matière organique des sols, et d’autant plus que leur teneur en argile est importante.

Cultures

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15