Un couvert végétal réussi augmente le rendement d’une orge de printemps de 2 q/ha/tonne de matière sèche produite

Pour Jean-Luc Forrler, un couvert végétal réussi est un couvert végétal qui ne fleurit pas! Crédit photo: Pixel6TM

"Dans nos sols, en grandes cultures, il n’y a pas d’autonomie sans engrais minéral, avance d’emblée Jean-Luc Forrler, chef de projet conservation des sols au sein du groupe coopératif Vivescia, lors de l’Agroforum organisé par la coopérative Agora début juin. Il faut en remettre. C’est pourquoi, le couvert végétal d’interculture sera à l’avenir la culture principale des exploitations !"

Pour que les couverts végétaux participent à plus d’autonomie, encore faut-il les réussir. Pour le chef de projet, un couvert réussi qui apporte un effet rendement direct sur la culture suivante, c’est un couvert avec le bon mélange d’espèces et de variétés, avec une biomasse importante après quatre mois de pousse et avec un rapport C/N inférieur à 15 au moment de sa destruction. "Un couvert végétal qui commence à fleurir est un couvert végétal avec un rapport C/N trop élevé ! Avec un rapport C/N inférieur à 15, un couvert végétal de légumineuse permet, dans nos essais, de déplafonner le rendement d’une orge de printemps de 2 q/ha par tonne de matière sèche du couvert au moment de sa destruction. Avec un mélange d’une légumineuse et d’une crucifère, le bénéfice de rendement sur l’orge de printemps est plus proche de 1,4 q/ha par tonne de matière sèche du couvert… Mais la quantité de biomasse produite est souvent plus importante que la légumineuse seule", précise Jean-Luc Forrler.

Choisir les légumineuses en fonction du type de sol et les crucifères en fonction de la date de semis

"L’univers des couverts végétaux est très complexe, consent Jean-Luc Forrler. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises espèces de couverts végétaux. Mais il y a des espèces plus adaptées que d’autres à des situations particulières." Pour répondre à chacune des situations rencontrées sur son territoire, Vivescia va même jusqu’à tester les variétés de chaque espèce de couvert végétal, comme la coopérative l’a toujours fait pour le blé. Ainsi, le chef de projet conservation des sols peut avancer que "les crucifères sont très peu dépendantes du type de sol pour leur potentiel de production de biomasse. En revanche, leur faculté à fleurir est très dépendante de la date de semis. Les légumineuses, au contraire, sont très sensibles au type de sol. Ainsi ne faut-il jamais implanter de vesce commune dans un sol argilo-calcaire superficiel", prévient-il.

Pour revenir aux crucifères, Jean-Luc Forrler estime qu’il existe trois espèces de couverts végétaux non légumineuses qui ne se chargent pas en carbone: la moutarde d’Abyssinie, la moutarde blanche très tardive et le radis fourrager. Lui a un petit faible pour la moutarde d’Abyssinie, qu’il juge un couvert végétal idéal, car très puissant. Mais il ne le préconise que dans les mélanges semés avant le 15 août sur le territoire de la coopérative. Après cette date, il opte plus volontiers pour la moutarde blanche avec une variété très tardive. Très tardive, une nouvelle fois pour éviter toute floraison avant sa destruction avant la fin de l’année.

Couverts végétaux

Cultures

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15