Afin d’aider les cultivateurs de tournesol, Terres Inovia et Terres Univia proposent un outil simple de calcul de leur marge brute. L’agriculteur va pouvoir analyser ses performances et mettre en place les actions nécessaires pour améliorer sa compétitivité. Une démarche indispensable dans un contexte économique où les coûts divers sont en forte hausse.
Vincent Lecomte, chargé d’études agronomiques chez Terres Inovia, revient sur le sujet pour commenter les principaux paramètres et chiffres à maîtriser pour les agriculteurs qui intègrent le tournesol au sein de leurs parcelles. Il explique le fonctionnement de l’outil d’aide à la décision proposé par l’institut.
Quelles marges permet la culture du tournesol en France?
Pour répondre à cette question, Terres Inovia s’est appuyé sur les données du Cerfrance. 800 exploitations cultivant du tournesol ont été utilisées pour réaliser ce calcul moyen.
La marge brute est obtenue en comptant la valeur du produit brut, à laquelle on soustrait les charges opérationnelles et les travaux par tiers.
En France, l’institut révèle une moyenne quinquennale à 403 euros par hectare, sur la dernière période de référence (2016 à 2020). Mais ces chiffres peuvent varier considérablement. Par exemple, les saisons 2021 et 2022 ont été marquées par des rendements exceptionnels. Ces deux années-là, la marge brute a dépassé les 900€/ha.
Un contexte économique propice à la hausse des charges
Vincent Lecomte évoque le climat inflationniste depuis le début du conflit en Ukraine. Si les prix de vente du tournesol en ont profité au départ, les producteurs doivent désormais faire face à des charges opérationnelles toujours plus élevées.
Les dépenses liées à la fertilisation font partie des postes les plus touchés par cette hausse.
Entre 2016 et 2021, la moyenne de ce coût s’établissait entre 379 et 402€/ha. Pour la saison 2023, ce chiffre atteint les 546€/ha. Cela représente une augmentation de près de 36%.
Malgré ces limites conjoncturelles, les marges brutes restent satisfaisantes cette année, frôlant les 500€/ha. Concernant les autres chiffres clés, le rendement national moyen s’établit à 26,1q/ha et le prix de vente du tournesol atteint les 400 euros par tonne.
Pour bénéficier de l’OAD mis en place par l’institut, il vous suffit de créer un compte et de vous connecter sur la plateforme dédiée, où vous pourrez entrer tous les paramètres et chiffres liés à votre activité de culture du tournesol.
Accroître sa compétitivité en réduisant ses charges
Pour l’institut, le tournesol a un bel avenir devant lui, davantage encore compte tenu des changements climatiques qui lui sont, pour l’instant, plutôt favorables. Il s’agit d’une culture qui n’a pas encore atteint son plein potentiel de développement, avec les outils et connaissances dont dispose l’agriculture contemporaine. Calculer sa marge brute a un intérêt essentiel pour le chargé d’études.
« La marge permet de quantifier la rentabilité d’une culture et est en relation directe avec le prix de revient. En maîtrisant les charges et en augmentant le rendement, on améliore ainsi la marge, on diminue les coûts de production et donc le prix de revient », explique Vincent Lecomte.
Cette relation est essentielle pour améliorer sa compétitivité sur le marché. À titre d’exemple, d’après les calculs de Terres Inovia, pour un rendement moyen de 25q/ha, si l’on parvient à réduire ses charges opérationnelles de 100€/ha, le prix de revient diminue quant à lui de 40€/ha.
