Surveiller les limaces pour intervenir judicieusement

Plus il y a de résidus en surface, plus il y a de risque que la culture soit exposée à des dégâts de limaces, car elles y trouvent refuge et nourriture. Toutefois, les facteurs de risque sont multiples: type de sol, historique de la parcelle, appétence de la culture, conditions météo, etc. Avant l’implantation de la culture, il est possible d’estimer le risque d’exposition aux limaces grâce à la fiche Ciblage® Acta.

"La surveillance régulière des parcelles par piégeage, une à deux semaines avant le semis et jusqu’à la fin du stade sensible, reste le meilleur outil pour raisonner les interventions et éviter tout traitement systématique", explique Juliette Maron, ingénieure au service protection intégrée des cultures chez Arvalis.

Sur céréales à paille, il n’existe pas de seuil de traitement fiable, car la relation entre le nombre de limaces et le niveau de dégâts observés est complexe. Le schéma décisionnel permet néanmoins d’évaluer le risque selon le stade de la culture et d’établir la stratégie de lutte. "Lorsque tous les voyants sont au rouge, il convient d’intervenir rapidement pour protéger la culture à l’aide d’anti-limaces à base de phosphate ferrique (autorisé en agriculture biologique) ou de métaldéhyde, précise Juliette Maron. Un soin particulier doit être apporté aux conditions d’application (dose, homogénéité de l’épandage, etc.)"

La lutte agronomique pour agir sur le long terme

Pour agir à plus long terme, la lutte agronomique est nécessaire: travail du sol, gestion des repousses, allongement de la rotation, choix d’un couvert peu appétant (moutarde brune ou blanche, radis, phacélie, avoine rude, etc.).

Le labour peut offrir une solution pour conserver la paille, car il enfouit les résidus, sources de nourriture, et perturbe l’activité des limaces. Enfin, dans des situations favorables aux attaques de limaces, il convient d’éviter particulièrement le semis direct et de soigner la préparation du lit de semence. "Ce n’est qu’en combinant différents leviers agronomiques que l’impact sur les populations de limaces sera significatif", indique Juliette Maron.