Sur betteraves, la combinaison de leviers sera la meilleure solution face à la jaunisse

À travers le PNRI, la filière betteravière espère proposer des solutions durables dans la lutte contre la jaunisse. Crédit photo : Julie Sandri

Véhiculée par les pucerons, notamment Myzus persicae, la jaunisse préoccupe la filière betterave. Depuis le SIA, l’ITB et Inrae ont présenté un état des lieux de l’avancement des travaux du Plan national de recherche et innovation (PNRI) qui consiste à proposer des solutions acceptables pour l’agriculteur dès les semis 2024.

Avec la sortie programmée des néonicotinoïdes (NNI) en France, les conclusions du PNRI sont très attendues. Christian Huyghe de l'Inrae, précise "qu’à ce jour, il n’y a pas d’hypothèse a priori. Ce que nous savons, c’est qu’il faudra combiner plusieurs leviers pour obtenir des résultats techniques et économiques acceptables. Nous avons besoin d’un déploiement rapide et d’associer les agriculteurs et les industriels à la construction et au suivi du PNRI".

Du virus aux facteurs environnants, tout est étudié

À travers le projet ProVibe, les chercheurs ont identifié quatre virus responsables de la jaunisse, tous transmis par les pucerons. Seul le virus BYV joue un rôle majeur dans l’apparition des symptômes. Toutefois, en présence d’un autre virus, sa dispersion paraît plus importante. Véronique Brault de l’Inrae de Colmar, explique que "l’objectif du projet est d’identifier les facteurs environnants qui extériorisent davantage la maladie. Les travaux devraient permettre le développement d’outils de prédiction limitant ainsi les réservoirs à pucerons et leur accès au virus".

À l’échelle de la culture, des produits de biocontrôle sont évalués. D’autres travaux sont axés sur l’intérêt d’associer des plantes compagnes à la culture. Ainsi, l’effet des légumineuses ou des graminées libérant des composés odorants attractifs ou répulsifs est étudié. "L’objectif est de trouver des itinéraires qui réduisent les populations de pucerons tout en évitant les phénomènes de concurrence entre les plantes compagnes et la culture, souligne Fabienne Maupas de l’ITB. Le choix de l’espèce doit être compatible avec l’itinéraire technique de la betterave." Les premiers résultats d’essais montrent que l’avoine réduirait significativement les populations de pucerons.

Enfin, dans le cadre du PNRI, le projet Sepim étudie une approche plus agroécologique, avec la recherche de solutions de régulation biologique des bioagresseurs à l’échelle de la plante et du paysage. La prochaine étape consistera à anticiper leur arrivée sur un territoire à travers un modèle de prévision du risque de jaunisse.

Proposer un modèle économique durable et acceptable

Alexandre Quillet, directeur de l’ITB, explique "qu’à ce jour, il n’y a pas de solution miracle. L’année 2022 sera marquée par le développement des travaux les plus prometteurs pour préparer les agriculteurs dans leur choix dès l’été 2023".

Toute la filière fonde de nombreux espoirs dans la génétique. Deux projets de création variétale sont d’ores et déjà portés par les semenciers avec des sources de tolérances ou de résistances déjà identifiées. L’ITB et Inrae préviennent que cette solution nécessite du temps et qu’elle devra être accompagnée par d’autres leviers pour contenir la pression des bioagresseurs. Les différents partenaires du PNRI œuvrent à la mise en place d’une transition vers un modèle économique durable et acceptable par l’ensemble des acteurs de la filière pour concevoir la gestion de la santé de la betterave sans le recours aux NNI.

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