Soja : des opportunités de tardification dans certains secteurs

Le changement climatique et l’accélération du réchauffement des températures moyennes laissent à penser que des potentiels de développement du soja peuvent s’ouvrir dans les régions les plus au nord de la France alors que, dans d’autres régions (Alsace, Bourgogne ou Auvergne), la question de la tardification des variétés se pose. En parallèle, l’innovation variétale s’intensifie d’année en année, de façon inégale selon les groupes de précocité. On voit apparaître notamment sur les groupes le plus précoces (triple et double zéro) de nombreuses variétés performantes en rendements, avec des caractéristiques physiologiques (hauteurs de premières gousses, tenue à la verse) très intéressantes, ainsi que des teneurs en protéines élevées. Sur d’autres groupes (0), l’innovation variétale est un peu moins importante. De plus, les connaissances scientifiques autour de la culture s’étoffent, notamment autour de la physiologie de la plante (besoins en sommes de températures pour arriver à maturité selon les groupes). "Un fossé de plus en plus grand se crée entre les référentiels historiques et la réalité du terrain. Il est nécessaire de réévaluer le potentiel de développement de la culture sur l’ensemble du territoire et plus particulièrement sur les zones nord-est et Auvergne-Rhône-Alpes, par le biais de la modélisation et d’expérimentations terrain (essais ou observatoires parcellaires)", affirme Alexis Verniau, ingénieur régional de développement chez Terres Inovia.

 

Un gain de rendement en modifiant le groupe de précocité

Terres Inovia s’est ainsi intéressé au gain de rendement potentiel du soja en modifiant le groupe de précocité. Des essais menés de 2016 à 2020 ont permis de comparer les rendements moyens du soja sur des plateformes situées dans les régions Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes où sont présents simultanément les 000 et 00. "Selon les résultats, pour la conduite en sec, le rendement moyen atteint 44,6 q/ha pour la série 000 et 48,35 q/ha pour la série 00, soit un gain de rendement moyen de 4 q/ha. En soja irrigué, le gain de rendement est un plus marginal pour la série 00, de l’ordre de 1,5 q/ha. L’intérêt de la tardification du groupe de précocité est ainsi plus limité en conduite irriguée", explique Alexis Verniau. "En définitive, il existe des opportunités de tardification dans certains secteurs pour aller chercher un gain de rendement via la génétique."

 

L’institut technique s’est également penché sur le risque de stress hydrique pour les variétés de soja plus tardives. En 2020, il a ainsi étudié (en Côte-d’Or) un bilan hydrique avec un groupe 000, des hypothèses de RU à 120 mm et une date de semis médiane au 5 mai.

"Cette modélisation a montré qu’il y a peu d’écart à l’entrée en floraison entre les groupes 000 et 00 : les besoins en températures sont équivalents – autour de 550 C /jour pour les deux groupes, quelle que soit la latitude (un écart d’un à trois jours peut toutefois être observé sur le terrain). On constate par ailleurs un écart de maturité qui oscille entre 50 et 100 degrés jours selon la latitude. De ce fait, la durée de la phase floraison-remplissage apparaît cruciale dans l’élaboration du rendement. Cette phase est plus longue pour les 00. Elle va donc induire une période de sensibilité au stress plus étendue, mais la capacité de compensation est plus importante : elle permet une valorisation des pluies en fin d’été, ce qui aura potentiellement un impact sur le PMG."

 

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