Se profile un discours alternatif autour de la date de semis. Sylvain Trommenschlager, conseiller indépendant, aborde le semis ultra-précoce des céréales en zone de barrois. Il y voit un moyen de lutte contre les graminées et d’expression du potentiel des cultures. La céréale peut jouer le rôle d’un couvert.
Il a testé l’idée avec une orge d’hiver en 2016 semée début septembre. La céréale, qui a concurrencé les vulpins, a produit 70q/ha, alors que le potentiel admis est de 50q/ha. Il a, sur un blé de fin août, gagné 18q/ha. Le conseiller précise qu’il mène ses essais en bandes, et ne prétend pas à une précision expérimentale. Il n’empêche que, avec de tels rendements, il persévère en adaptant son protocole. Et, ajoute-t-il, il convient d’être vigilant sur la fertilisation.
Des résultats à l’encontre des essais plus scientifiques
Pourtant, les dates de semis ont déjà été travaillées. Un constat s’impose: les semis très précoces n’apportent que du risque par rapport aux premiers semis habituels, c'est-à-dire du 20 septembre au 15 octobre selon les régions. Ludovic Bonin, expert au pôle flores adventices d’Arvalis, nous fait part d’essais de 2018. Conduits à Crenay (52) et Marandeuil (21), ils croisent dates de semis et désherbage. Un travail superficiel est réalisé entre chaque date de semis (7 et 6/09, 25 et 26/09, 12 et 16/09).
Les efficacités sont seulement de 69% et 37% avec le premier semis. L’effet des reprises superficielles entre dates permet de frôler 100% d’efficacité pour la troisième. Le rendement de la première date est équivalent à celui de la deuxième à Crenay. En revanche, à Marandeuil, site plus précoce, le rendement du semis du 6 septembre est pénalisé. Les résultats montrent un lien fort entre l’efficacité des programmes et leur rentabilité, même à coût élevé.
Ces essais, d’une seule année, laissent la porte entrouverte aux tests de semis très précoces, avec des règles de conduite en phase avec les risques encourus.
