Semer les couverts végétaux un mois avant la moisson

La vesce velue et le radis sont deux des meilleurs candidats au semis à la volée à la fois par la forme de leur graine, qui leur permet une bonne pénétration dans l’air, et leur capacité à germer malgré un contact sol-graine aléatoire. © Pixel Image

Alors qu’il est souvent rappelé que l’implantation des couverts doit être soignée au même titre qu’une culture principale, voilà qu’il est maintenant question de les semer à la volée… mais avant la moisson cette fois-ci.

« Le semis à la volée pour tous les couverts végétaux est encore loin d’être d’actualité, note d’emblée Jean-Luc Forrler, chef de projet agriculture de conservation de la coopérative Vivescia, mais il offre une alternative supplémentaire aux agriculteurs afin de réussir leurs couverts végétaux. Si un épisode dépressionnaire est annoncé dans le mois qui précède la moisson, peut-être pouvons-nous en profiter pour faire germer et lever une partie du couvert végétal. »

Si la date est importante, toutes les espèces de couverts ne se prêtent pas au semis à la volée : « Plus que la taille des graines, c’est la balistique qui est primordiale, évoque Jean-Luc Forrler. Le profil des graines et leur pénétration dans l’air sont importants. Il ne faut cependant pas se leurrer, il sera difficile de projeter une graine, quelle qu’elle soit, à plus de 30 m. » Les espèces qui semblent se démarquer dans les premiers essais menés par Vivescia sont le radis et la vesce velue. Elles sont assez propices à l’épandage avec un épandeur à engrais et ont une bonne capacité à germer malgré un contact sol-graine aléatoire. Pour élargir un peu les possibilités, l’expert en agriculture de conservation estime que les espèces avec un PMG compris entre 20 et 80 g sont susceptibles d’offrir des résultats satisfaisants à la fois sur la capacité à être projetée loin et de manière homogène ainsi que sur leur capacité de germination. Pour les espèces plus lourdes, elles seront difficiles à faire germer. Pour les plus légères, il sera compliqué de les projeter aux largeurs souhaitées.

Une pratique destinée aux possesseurs de semoir à disques

C’est pourquoi, dans l’état actuel et sans solution validée pour « coller » des espèces ensemble, Jean-Luc Forrler préconise un semis décomposé : « Épandre à la volée les graines qui s’y prêtent un mois avant la moisson et compléter le "mélange" après la moisson par un semis "classique". Cette stratégie s’applique avant tout pour les exploitations qui ne peuvent avoir à disposition qu’un semoir de semis direct à disques. »

L’équipe en charge des couverts végétaux au sein de Vivescia s’est employée à mesurer la réussite de l’implantation des couverts après moisson en fonction du type de semoir utilisé. Que l’année soit humide ou sèche, l’équipe agronomique a dénombré 100% de réussites pour une implantation avec un semoir à dents. Dans le même temps, le taux de réussite dégringole à 42% pour les semoirs à disques. Avec ce type de semoir, l’année climatique a une grande incidence. En conditions humides, le taux de réussite grimpe tout de suite à 100% alors qu’en conditions sèches il frôle les 20% seulement. Alors, si un bel orage s’annonce un mois avant la moisson, les possesseurs d’un semoir à disques n’ont peut-être pas beaucoup à hésiter pour mettre toutes les chances de leur côté et opter pour le semis à la volée… leur assurant déjà une partie de la réussite de leurs couverts.

 

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