L’ammonitrate, l’urée et la solution azotée sont les trois principales formes d’engrais azotés utilisés en France. Quelle que soit la forme, leur prix en ce début d’année 2023 amène à réfléchir différemment l’efficience de l’azote.
« La solution azotée est une forme pratique à utiliser mais elle est surtout moins efficace sur le rendement du blé et la teneur en protéines lorsque les conditions climatiques ne sont pas favorables, indique Laurent Varvoux, expert en fertilité des sols chez Terrena et coanimateur du groupe azote du Comifer. L’efficience de l’azote doit être davantage considérée et les conditions d’apport optimisées. Aujourd’hui, le Comifer ne conseille plus de majorer la dose d’azote apportée sous forme de solution. En effet, cette majoration n’est pas justifiée. Elle représente un gaspillage, une perte de marge pour l’agriculteur et peut avoir un impact négatif sur l’environnement. »
L’ammonitrate reste la forme technique la plus efficace
Contrairement à l’urée très sensible à la volatilisation, l’ammonitrate est moins sujet aux pertes dans l’environnement. D’ailleurs, celles-ci peuvent être limitées en irriguant la culture le jour ou le lendemain de l’apport.
« Dans de bonnes conditions d’application, l’ammonitrate et l’urée ont des résultats équivalents sur le rendement de la culture », explique Grégory Véricel, ingénieur en fertilisation chez Arvalis. Toutefois, pour les céréales, l’ammonitrate offre en moyenne une meilleure teneur en protéines, soit 0,23 % de plus que l’urée. Un raisonnement économique en complément d’une décision technique est donc nécessaire, surtout dans un contexte qui modifie le seuil de rentabilité des apports d’engrais. À titre informatif, l’urée est actuellement moins chère que l’ammonitrate et, depuis quelques années, moins onéreuse que la solution azotée.
