Quand récolter les cultures dérobées ?

La cameline fait partie des espèces candidates pour être implantées en cultures dérobées. © Inga / Adobe Stock

Pour assurer la réussite d’une culture dérobée, il existe un certain nombre de prérequis. Le maître mot : l'anticipation. C'est ce qui ressortait lors du webinaire « Cultures dérobées : une réelle opportunité ? », organisé par Terres Inovia le 21 avril 2023.
 

Anticiper, car il est nécessaire de la semer après une culture principale qui est récoltée tôt. Anticiper aussi, car il n’est pas possible de réussir une culture dérobée partout en France.

  • Pour qu’il arrive à maturité, le tournesol a besoin de 1 500 °C jours cumulés, le soja de 1 600 °C jours et la cameline 1 700 °C jours.
  • Les cultures dérobées sont donc davantage réservées à la moitié sud de la France, même si le changement climatique et l’évolution de l’offre de précocité variétale nécessitent de mettre à jour régulièrement les cartes des secteurs potentiellement candidats aux cultures dérobées.

Les conseils. Au-delà de disposer des conditions climatiques nécessaires pour réussir une culture dérobée, Mathieu Abella, ingénieur de développement, tient à préciser que « se lancer dans une culture dérobée, c’est aussi se priver d’une interculture pour gérer les problématiques spécifiques d’une parcelle ».

  • Exit les parcelles avec un fort passif de salissement.
  • L’ingénieur propose également de réserver cette pratique aux parcelles avec un sol profond, affichant une réserve hydrique suffisante et qui, idéalement, peut recevoir de l’irrigation.

Un itinéraire technique à rebours pour assurer la récolte

Assurer la récolte. Le point essentiel à vérifier avant de semer une culture dérobée reste la possibilité de récolter à l’automne. Pour Mathieu Abella, il ne faut pas chercher à aller au-delà de la mi-octobre.

Les derniers points d’humidité du grain sont difficiles à perdre. Attendre, c’est prendre un risque quant à la qualité technologique de la récolte. Il ne faut pas hésiter à récolter dès 18 % d’humidité.

Comment ? Pour y parvenir, l’ingénieur de développement insiste sur le fait de semer très rapidement après la récolte du précédent, en rappelant le vieille adage : « Un jour de perdu pour un semis d’été, c’est quatre jours perdus à la récolte. »

  • Pour autant, ce dicton ne se vérifie pas dans les essais de Terres Inovia, de l’aveu même de Mathieu Abella.
  • Les essais mis en place ont montré que le retard au semis n’engendre pas systématiquement un cumul de retard à la récolte. En tout cas, pas dans les proportions avancées.

Gestion des adventices. Pour le reste de l’itinéraire technique, l’ingénieur souligne que les principales adventices dans les cultures dérobées sont les repousses de la précédente. Repousses qui peuvent être assez facilement gérées par du désherbage mécanique.

  • Pour la fertilisation azotée, il n’est pas nécessaire d’en apporter sur tournesol et cameline après une légumineuse. Si elles sont placées après une céréale, 40 unités d’azote sont conseillées.
  • Enfin, et sans doute le plus important, pour assurer la levée, le semis doit être réalisé avant une pluie de 10 mm au moins ou suivi d’un tour d’irrigation.

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