Protéger la graine dès le semis

On aimerait mener une lutte pacifique, mais face à l’appétit sans « faim » des limaces, la protection doit s’envisager à la fois avant, pendant et après le semis des cultures. Une simple morsure suffit à tuer la graine. Amener l’anti-limaces au même endroit que la graine permet de la protéger pendant la germination, à condition de bien respecter les bonnes pratiques d’application et de choisir des produits homologués pour cet usage.

 

Alors que les semis de colza se poursuivent et que vont s’enchaîner ceux des céréales, il est indispensable d’évaluer son risque limace. Il est nécessaire de rappeler qu’avant la mise en place d’une culture, il faut appréhender la population du mollusque pour limiter au maximum les risques au moment de la germination des plantules. Le piégeage constitue un outil d’aide à la décision efficace, à condition de faire des relevés deux fois par semaine pour la culture très sensible comme le colza, et une fois par semaine en céréales.
« La limace est un ravageur nocturne, il faut faire le relevé des pièges avant le lever du soleil », rappelle Pierre Olçomendy, chef marché anti-limaces chez De Sangosse, avant de repréciser les seuils de risque :
« En colza, on estime qu’à partir de cinq limaces par m² avant semis, la pression est avérée, il faut envisager un passage en plein avant le semis. On considère qu’avant l’implantation de la culture, sur un sol nu, elles n’ont pas grand-chose à se mettre "sous la dent", elles devraient donc se régaler de l’anti-limaces. à partir du semis, une seule limace par m² constitue un facteur de risque. En céréales, le principe est identique, mais le seuil jugé critique est de dix limaces par m² avant semis et de cinq à dix limaces à partir du semis. »

Mais, avant de compter patiemment ses limaces pour en évaluer le risque, mieux vaut mettre en place une lutte agronomique qui a pour effet de perturber au maximum l’environnement de la diablesse, ses zones de refuges, en travaillant, par exemple, le sol avant l’implantation.

Avant le semis de colza,  une seule limace par m² constitue un risque avéré pour la plantule. Si le seuil est atteint, il faut envisager de localiser l’anti-limace au moment du semis pour protéger la germination. © De Sangosse

Positionner l’anti-limaces au plus près de la graine

Comme précédemment détaillé, si le seuil de risque est atteint au moment du semis, il devient nécessaire d’intervenir. Deux cas de figure peuvent accentuer ce risque, notamment dans le cas d’un sol motteux, les espaces entre les mottes pouvant permettre à la limace de trouver plus facilement les graines.
De plus, lorsque les conditions au semis sont humides« les sillons ouverts par les éléments semeurs peuvent avoir du mal à se refermer, cela peut constituer des "autoroutes à limaces" (sans limitations de kilométrages N.D.L.R.)… Il est alors conseillé de faire un passage de rouleau pour écraser la structure et limiter le déplacement des limaces », ajoute Pierre Olçomendy.

Deux pratiques sont couramment envisagées pour positionner l’anti-limaces au moment du semis. La première, avec des semoirs récents qui peuvent être équipés d’un micro-granulateur, le produit est alors apporté par des cannelures au niveau de la graine. Dans certaines régions où les cultures sarclées sont légion, le micro-granulateur peut être adapté sur un semoir mono-graine. La seconde pratique, qui est très courante, consiste à mélanger à la ferme le produit à la graine, puis tout sera « semé » en même temps. Ce type de pratique nécessite de respecter les bonnes pratiques agricoles ainsi que le port d’EPI (masque, gants et lunettes), puisqu’elle nécessite une manipulation de l’agriculteur. En colza, et de surcroît avec les céréales, le mélange d’anti-limaces (4 kg/ha) aux graines est difficile à obtenir de façon homogène.
Ce problème de mélange irrégulier peut induire une mauvaise protection anti-limaces et un semis non homogène sur toute la parcelle, les résultats techniques peuvent alors être insatisfaisants.

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Choisir des produits homologués

« La gamme de produits sur le marché des anti-limaces est large, mais tous n’ont pas l’homologation pour cet usage en localisé, il faut donc bien vérifier l’étiquette », rappelle le spécialiste. De plus, pour cet usage en particulier, les produits doivent avoir certaines particularités techniques relatives à leur granulation et à leur densité, afin que le mélange soit homogène et efficace. Il doit également être résistant à la casse « afin qu’il ne soit pas cassé lors du passage dans les cannelures, parce qu’un grain cassé perd de son efficacité. Il faut donc bien choisir son produit en fonction de ses équipements », insiste Pierre Olçomendy. La bataille contre la limace est un combat de tous les instants. L’intervention ne doit pas être systématique, elle doit être raisonnée au regard du risque potentiel.
Le meilleur outil est bien celui du suivi des populations à l’échelle de la parcelle, le piégeage reste un partenaire de la lutte efficace et permet de dormir sur ses deux oreilles, sauf les matins de relevé !

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De Sangosse a développé le mélangeur Emix. © De Sangosse
Emix : pour un résultat homogène

De Sangosse a développé le mélangeur Emix, un système à double cuve qui permet de réaliser un mélange homogène d’anti-limaces à tous types de semences, ou encore de mélanger différentes espèces. Dans la cuve principale, on transvase le big bag de semences, et dans la petite cuve l’anti-limaces. Des rondelles permettent de régler le débit pour ajuster la dose. Le mélangeur est alors positionné au-dessus du semoir, et par un système de déflecteurs, les graines sont mélangées au produit de façon très homogène en tombant dans le semoir.

 

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