Pour baisser l’IFT, limaces tu devras piéger

Le Limacapt est un capteur autonome et connecté qui compte de façon automatisée les limaces au champ. © DE SANGLASSE

Pas un agriculteur de France et de Navarre peut se targuer de ne pas avoir de problèmes avec les limaces. À chaque semis, chaque levée de cultures, le questionnement reste le même : « Ai-je un risque limaces ? Si oui, comment l’estimer et l’anticiper ? ». Aujourd’hui, le piégeage au champ a fait ses preuves. Il demande souvent d’être un peu matinal, mais d’ores et déjà des nouvelles solutions connectées arrivent et vous permettront même de faire la grasse mat’.
 

C’est le retour du printemps et de la période des semis pour les cultures de printemps. Et si le printemps se montre généreux en termes de températures, il fait aussi le bonheur des populations de limaces. Et nous n’insisterons jamais assez sur le fait que les stades semis et levée sont déterminants pour la protection des cultures. L’IFT moyen associé à la protection des cultures contre les limaces est estimé à 1,3 en colza, 1 en céréales à pailles, 0,9 en tournesol et 0,5 en maïs. Et comme pour l’ensemble des risques contre les ravageurs, il est indispensable d’anticiper plutôt que « d’intervenir en pompier, pendant le cycle de la culture », comme l’explique Rémi Pagis, agriculteur piégeur au Sud d’Agen.

Comment anticiper ? En piégeant quinze à vingt jours avant le semis. L’intérêt de faire des relevés de populations dans ce délai avant le semis permet à l’agriculteur d’adapter sa stratégie de lutte, notamment par le biais des méthodes alternatives comme le déchaumage ou le roulage. « Ces approches agronomiques permettent d’éliminer déjà une partie des populations, et donc potentiellement de limiter les applications d’antilimaces », précise Pierre Olçomendy, chef marché pour la société De Sangosse. Pour répondre à cette problématique, l’entreprise propose aux agriculteurs volontaires, un kit de piégeage.

 

Un OAD pour anticiper

Ce kit de piégeage est composé de quatre pièges Inra de 0,25 m², de quatre jalons pour repérer les pièges sur la parcelle, et d’une fiche ciblage qui permet d’évaluer les risques. Cet outil prend en considération différents facteurs agronomiques de la parcelle (type de sols, cultures…) et permet, à l’issue du comptage, d’estimer le seuil de risque sur sa parcelle. En effet, une nature de sol argileux et motteux favorise la présence des limaces. C’est donc un élément d’indication pour positionner les pièges aux bons endroits sur la parcelle. Rémi Pagis précise aussi qu’il privilégie les parcelles où il y a eu des risques avérés les années précédentes.

Les pièges Inra sont constitués d’une surface réfléchissante (couleur aluminium), d’une surface noire en plastique microperforée pour permettre les échanges d’humidité avec le sol, et d’un feutre absorbant à l’intérieur pour permettre la rétention d’eau. Le principe est relativement simple, il suffit d’humidifier ces pièges, de les disposer sur la parcelle et d’effectuer les comptages une à deux fois par semaine, avant le lever du soleil. Rémi Pagis estime à dix minutes le temps à passer sur chaque piège.

L’agriculteur utilise en parallèle une application dans laquelle il enregistre ses différents relevés, ainsi que la pluviométrie. On estime à environ 720 le nombre d’agriculteurs piégeurs sur le territoire, qui ont ainsi accès à l’ensemble du réseau de piégeage hexagonal. « Je ne peux pas mettre en place ce dispositif sur l’ensemble de mon parcellaire un peu éclaté, mais je peux contrôler les parcelles à proximité des autres relevés », détaille l’agriculteur. Cet observatoire national est certifié ISO 9001.

 

Un IFT réduit d’environ 30 %

Grâce au piégeage, Rémi Pagis estime qu’il a pu diminuer l’usage des antilimaces à environ 30 % en volume. « La prise en compte du risque réel, en amont des semis, me permet soit d’intervenir en préventif, soit de m’en passer et donc d’éviter les traitements systématiques », détaille-t-il. Des chiffres corroborés par l’observatoire de De Sangosse depuis sa mise en place. « L’IFT moyen pour les parcelles suivies est passé de 1,3 à 0,9 (ce qui représente une économie d’antilimaces de 31 % en volume) et une diminution des doses moyennes à l’hectare de 6 % à environ 3,3 kg/ha contre 3,5 kg/ha, pour les parcelles non suivies », conclut Pierre Olçomendy.

 

 

 

 

 

Innovation Sima 2019: un capteur connecté pour compter les limaces

À l’occasion de l’édition 2019 du Sima, la société De Sangosse présentait sur son stand le Limacapt, récompensé par une médaille de bronze dans la catégorie agriculture de précision des Sima awards. Ce capteur autonome et connecté compte de façon automatisée les limaces aux champs. L’acquisition des images est réalisée la nuit, pendant la période d’activité des limaces, sur une superficie de 1 m², à l’aide d’une caméra et d’un éclairage infrarouges. Le nano-ordinateur, intégré au sein de l’appareil, fait fonctionner l’algorithme, qui traite des centaines d’images prises chaque nuit. Lors de la reconnaissance et de l’identification, le système est capable d’identifier les éléments qui apparaissent et disparaissent sans compter plusieurs fois la même limace. Lorsque le capteur a fini d’analyser la scène, il transmet le résultat final à l’utilisateur grâce à une puce de télécommunication. L’ensemble de ce dispositif électronique est autonome en énergie grâce à sa batterie et à son panneau solaire. L’ensemble est monté sur un support fixe qui permet de le déployer facilement dans les parcelles à surveiller.

 

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