Ne pas négliger la fertilisation phosphatique pour garantir le rendement

Le phosphore est indispensable aux cultures et de nombreux territoires sont carrencés. Crédit: Image'in/Adobe Stock

Le marché du phosphore souffre aussi de tensions en matière de disponibilité. Pour autant, la fertilisation phosphatique contribue aussi à l’obtention de bons rendements, alors qu’une grande partie du territoire est carencée.

"Aucune commande d’engrais n’a été annulée pour l’heure", tient à rassurer Maxime Godart, responsable matières premières pour Timac Agro International, indiquant pour autant de réelles tensions sur les disponibilités, notamment le phosphore. "Cela n’est pas lié uniquement à la guerre en Ukraine. Avec la crise de la Covid-19, certains pays avaient déjà choisi de limiter leurs exportations pour privilégier leurs besoins domestiques, comme la Chine depuis six mois, l’Égypte, puis la Russie, et désormais la Biélorussie avec les sanctions de l’UE sur ses exportations de potasse. Rien n’interdit actuellement de s’approvisionner auprès de la Russie pour les engrais, pays dont provenait jusque-là 20 % du phosphore acheté en Europe, sous forme NP et NPK et très peu de roche brute, mais il est désormais quasi impossible d’y arriver, en raison des blocages de paiement, de l’acheminement logistique très compliqué et de l’arrêt de couverture par les assurances."

Pour faire face aux demandes, Timac Agro travaille la diversité de ses sourcing, avec du phosphore venant notamment d’Afrique du Nord, d’Amérique Latine et du Moyen Orient (gisements sédimentaires, qui représentent 88% de la demande mondiale), et met en avant la capacité de ses usines à travailler diverses formes de phosphore, et ainsi continuer de pouvoir produire les engrais de sa gamme "avec agilité". "Pour l’heure, Timac Agro est en capacité de répondre aux besoins de ses clients notamment en Europe et en Amérique latine, mais nous ne validons les commandes qu’en cas de stocks. Nous tâchons de respecter des délais de livraison normaux. Ce sont les délais d’approvisionnement qui s’allongent, il faut donc davantage anticiper ses achats de matières premières" insiste Maxime Godart.

50% du territoire est carencé en phosphore

Près de "50% des cantons français sont inférieurs au seuil «T renforcé» sur le phosphore", rappelle Pierre-Yves Tourlière, responsable développement produit pour Timac Agro France. Autrement dit, ils nécessitent un apport de P supérieur aux exportations pour recharger le sol et éviter l’état de carences pour les cultures.

Timac Agro rappelle l’importance de la nutrition phosphatée pour le développement racinaire, l’absorption et la transformation de l’azote, ou encore la photosynthèse. Avec une fertilisation optimum en phosphore, une culture de céréales peut capter 15 unités d’azote supplémentaires et jusqu’à 30 unités de plus en colza, poursuit le responsable développement production végétale pour Timac Agro France.

Avec des besoins instantanés, mais faibles, de la plante en phosphore, sans pic d’absorption à la différence de l’azote ou de la potasse, l’enjeu est d’avoir une fourniture continue avec la réserve du sol. Les responsables Timac Agro préconisent la réalisation d’analyses de sols pour ajuster au mieux la fertilisation.

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