Mise en marche pour 2019

« Avec ces variétés tolérantes, les quatre passages habituels pourraient être réduits à deux. » Alice Lorriaux, ingénieur développement de SES VanderHave

Que les planteurs de betteraves se réjouissent : une nouvelle solution de désherbage arrive sur le marché. Elle associe variété tolérante et mélange de deux sulfonylurées à large spectre. Une aubaine pour les planteurs envahis par les adventices ou en manque de temps pour les passages d’herbicides.

 

Les adventices n’avaient qu’à bien se tenir ! Avec des programmes de désherbage betteraves parfois très coûteux, un besoin de gagner en compétitivité et la nécessité de réduire l’usage des intrants, il fallait trouver des nouvelles solutions pour contenir la flore adventice. La betterave tolérante aux herbicides inhibiteurs de l’ALS (Acétolactate synthase), est une première initiative dans ce sens. La technologie, appelée Conviso Smart®, a été brevetée par le semencier allemand KWS, en partenariat avec Bayer.

Les deux sociétés ont accordé une licence de longue durée au semencier SES VanderHave, qui travaillait également sur la betterave tolérante : « C’est un travail de longue haleine, explique Bruno Dequiedt, directeur général de SES VanderHave France. Cela fait plusieurs années que l’on travaille sur la création de variétés tolérantes à des produits. Il y a deux approches pour créer une variété tolérante à un herbicide. La première en corrélation avec les sociétés phytopharmaceutiques, pour associer un nouveau produit et une nouvelle variété tolérante à celui-ci. Et une seconde approche qui consiste à sélectionner une variété tolérante à un herbicide déjà existant, en piochant dans la collection variétale. »

En quête de compétitivité, le semis de betteraves sucrières tolérantes aux inhibiteurs de l’ALS permettra à l’agriculteur de gagner du temps : « Ces variétés engendreront une simplification du désherbage, ajoute Alice Lorriaux, ingénieur développement de SES VanderHave. Les quatre passages habituels pourraient être réduits à deux. Cela est rendu possible grâce à la plus grande efficacité de l’herbicide associé à la variété, qui a un spectre d’action augmenté sur l’ensemble des adventices. La baisse du nombre de passages sera intéressante aussi parce que les néonicotinoïdes en enrobages de semences sont remis en question. »

Le marché français, dernier servi

Le Conviso One, herbicide mis au point par Bayer, n’est autre qu’une association de deux sulfonylurées (le Foramsulfuron et le Thiencarbazone) : « Il n’est pas possible d’en associer d’autres », ajoute Bruno Dequiedt.

Seulement, cette technique de tolérance aux inhibiteurs de l’ALS présente un risque de contournement par les adventices, qui risqueraient elles-mêmes de développer des résistances si ces produits sont trop utilisés. Pour cette raison, l’Institut technique de la betterave et les sucreries « vont définir le cadre d’utilisation de ces variétés, même si, pour l’instant, il n’y a aucune restriction, poursuit Bruno Dequiedt. L’ITB recommande ainsi d’associer le Conviso One à des traitements classiques de la betterave. On parle alors d’herbicide partenaire. »

Mais pour l’heure, cette technique n’est pas encore présente sur le marché français : « Il est nécessaire que le Conviso One soit homologué pour que le pack soit mis en marché, ajoute Bruno De-quiedt. Il l’est depuis 2017 en France et va l’être progressivement dans d’autres pays de l’Union européenne. D’ailleurs, des hybrides tolérants au Conviso One ont déjà été déposés dans d’autres pays. Ces pays tels que la Croatie, des pays de l’Europe centrale et du Nord, voire l’Allemagne, ont une vision différente et les règles d’inscription de ce type de variété sont plus souples. Ils occultent le fait que le rendement soit plus faible. En France, c’est différent. Pour inscrire une variété au CTPS, il faut qu’elle soit au même niveau de productivité que les variétés conventionnelles, avec une conduite en désherbage conventionnel. Mais pour l’instant, il y a quelques retards en termes de productivité. Notre variété est à 90-95 % du rendement conventionnel. Il y a encore quelques progrès à faire. La mise en marché devrait donc démarrer en 2018 pour ces pays et, à la lecture du règlement, dans quelques années pour le marché français. » Le semencier KWS annonce quant à lui l’année 2019.

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