Métaldéhyde et phosphate ferrique, deux matières actives pour lutter efficacement contre les limaces

Dans le monde merveilleux des limaces, ne subsistent que deux matières actives homologuées : le métaldéhyde et le phosphate ferrique, dont les modes d’actions divergent. Chacun doit faire son choix en fonction de ses objectifs et de sa philosophie.

Les solutions à base de métaldéhyde et de phosphate ferrique luttent efficacement contre la limace. © desangosse

La pression sociétale et réglementaire faisant, dans l’univers des anti-limaces, après la disparition du méthiocarbe et thiodicarbe, ne restent sur le marché que deux matières actives : le métaldéhyde, dont l’efficacité n’est plus à prouver, et les solutions à base de phosphate ferrique, sur le marché depuis 2010, homologuées comme un produit de biocontrôle. Et pour les spécialistes de la lutte anti-limaces, « il est essentiel et primordial de maintenir ces deux matières actives. Il ne faut pas les opposer car elles sont complémentaires par rapport aux différents systèmes de production, une complémentarité qui permet aussi de pérenniser la lutte », précise Marion Puysservert, responsable technique chez De Sangosse. Ces deux matières actives ont des modes d’action différents. Le métaldéhyde est utilisé depuis plus de 60 ans, « et à ce jour aucun phénomène de résistance n’a été observé et mentionné dans la littérature », indique Marion Puysservert. Il entraîne une destruction des cellules qui produisent le mucus, celles de l’appareil digestif et celles de la peau, la mort de l’animal est violente et rapide. Le phosphate ferrique, quant à lui, perturbe le métabolisme du calcium et entraîne un blocage du système digestif des gastéropodes. Ces deux modes d’action se distinguent par leur rapidité d’action, le métaldéhyde entraînant une mort rapide tandis qu’elle est plus lente avec le phosphate ferrique. « Les limaces se cachent pour mourir », illustre Alain Morisseau, agriculteur dans la Vienne. 

Fort de ce niveau initial d’explication, premier constat, les solutions à base de métaldéhyde présentent l’avantage de s’employer à des doses plus faibles que les solutions à base de phosphate ferrique, pour un même niveau d’efficacité, car la rapidité d’action du métaldéhyde entraîne une moindre consommation du produit. Mais les solutions à base de phosphate ferrique ne sont pas en reste, il faut rappeler qu’elles ont été retenues dans le cadre du contrat de solution, à la rubrique des produits de biocontrôle : « C’est un produit homologué en agriculture biologique, il offre une réponse aux attentes sociétales », complète Marion Puysservert.

Mais il faut aussi avoir en tête que dans les différentes solutions du marché, la matière active ne représente que 3 à 5 % du produit formulé. Les différences entre les diverses solutions du marché se font essentiellement sur la technologie de formulation et sur la qualité de l’appât

Les lois de la gastronomie sont universelles, pour que le succès soit au rendez-vous, l’appât doit être apprécié pour être consommé. Et dans le cas qui nous occupe, être rapidement et suffisamment consommé à une dose létale ! « C’est notamment l’enjeu avec les solutions à base de phosphate ferrique, poursuit la spécialiste. L’enjeu de la formulation avec l’appât est que les symptômes arrivent rapidement pour que la limace ne consomme pas trop de granulés. » 

 

La formulation des anti-limaces fait toute la différence

Des travaux réalisés au laboratoire par Arvalis, sur les premières spécialités à base de phosphate ferrique, avaient en effet montré une forte consommation de granulés et une mortalité plus tardive par rapport au métaldéhyde. Des freins que les sociétés corrigent avec succès en travaillant sur la qualité globale de la formulation. Ainsi, comme nous l’expliquions dans un précédent numéro de Cultivar, des essais de 2017 d’Arvalis montrent qu’un seul granulé d’Ironmax pro® (la solution à base de phosphate ferrique de De Sangosse) peut tuer plusieurs limaces, et la mortalité est observée dès le troisième jour après application. Autrement dit, les solutions disponibles sur le marché, que ce soit à base de métaldéhyde ou de phosphate ferrique, se distinguent en termes d’efficacité, essentiellement par leur formulation.

 

Choix de l'anti-limace: chacun sa philosophie

Pour les spécialistes de la lutte anti-limace, il n’y a pas d’intérêt technique à alterner les différentes matières actives, comme cela est suggéré pour le désherbage ou pour lutter contre les maladies. « Nous avons deux matières actives dont l’efficacité est prouvée. L’une en conventionnel, l’autre comme produit de biocontrôle. Le choix est plutôt une question de philosophie, adapter ses pratiques à sa stratégie en termes de doses et de positionnement. Cela dépend vraiment du profil de chacun », poursuit Marion Puysservert. Et sur le plan économique ? Là encore, difficile de faire pencher la balance : « L’efficacité prouvée de la solution Ironmax pro® est telle que l’on peut très bien envisager de moduler les doses, après avoir évaluer son risque. Les résultats comptables sont eux aussi très proches en termes de prix », conclut Pierre Olçomendy, responsable marché chez De Sangosse.

 

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