Maîtriser la qualité de l’eau pour réduire l’usage des produits phytosanitaires

Une qualité optimisée de l'eau permet de réduire l'usage des produits phytosanitaires. Credit: Sébastien Garcia/Adobestock

Les associés du Gaec Les Broussettes (Côtes-d’Armor) ont installé un système de traitement de l’eau pour diminuer les doses de produits phytosanitaires. En fongicides, le dosage à l’hectare a pu être divisé par trois.

"La qualité de l’eau est un élément majeur de la pulvérisation en cultures", affirme Sébastien Delalande, associé du Gaec Les Broussettes, à Trédias (Côtes-d’Armor). Depuis près de dix ans, l’exploitation spécialisée en production porcine (250 truies naisseur-engraisseur) et grandes cultures (220 ha) multiplie les investissements pour optimiser la qualité de l’eau entrant dans le circuit de l’élevage.

Améliorer la qualité de pulvérisation des produits phytosanitaires

Et c'est en 2020, que le Gaec décide en effet de s’intéresser à la qualité de l’eau pour les traitements des cultures. "Une fois bien rationalisée la distribution de l’eau sur l’élevage, la société Auditeau nous a proposé de tester un dispositif destiné à réduire les quantités de produits phytosanitaires et à améliorer la qualité de la pulvérisation. Déferrisée et démanganisée, notre eau de forage était déjà de très bonne qualité pour réaliser les traitements des cultures. Mais ce nouveau dispositif permettait de répondre aux impératifs de réduction des produits phytosanitaires", explique Sébastien Delalande. Le Gaec a ainsi investi, avec une exploitation voisine, 30.000 euros dans le système Swap (System Water Adaptativ Product), un système de production adaptative de l’eau conçu par Auditeau-Kleanwater. Les deux structures d’exploitation ont fait le choix de regrouper, sur un seul site, un local phytosanitaire, le pulvérisateur commun et Swap pour traiter 400 hectares de culture.

"La machine optimise les produits de traitement des cultures en adaptant électroniquement le support eau aux caractéristiques des molécules actives phytosanitaires, clé de la réduction du dosage à l’hectare", explique Laurent Chalon, fondateur de la société et du concept Swap. L’eau utilisée pour la préparation des bouillies doit en effet répondre à des critères de solubilité, soit la capacité des produits à se dissoudre dans l’eau pour former un mélange homogène (sachant qu’environ 70% des solutions sont peu solubles), en maximisant les capacités optimales des traitements. Autre critère important pour optimiser l’efficacité des solutions phytopharmaceutiques avec l’eau: la stabilité. Il s’agit du niveau de dégradation dû à un phénomène d’hydrolyse, une réaction de la liaison chimique de la matière active rompue par une molécule d’eau liée à ses caractéristiques physico-chimiques.

Les doses de fongicides divisées par trois

En maîtrisant les caractéristiques de l’eau pour la bouillie, et quel que soit le produit phytosanitaire utilisé, le Gaec Les Broussettes est parvenu à diminuer drastiquement les quantités de produits de traitements. "Nous avons divisé par deux les doses d’herbicides par rapport aux préconisations Acta, en passant d'1,5 l/ha à 0,75 l/ha, tout en obtenant un état de propreté des parcelles satisfaisant. En fongicides, les doses ont été divisées par trois", indique Sébastien Delalande, qui a également pu économiser du temps et de l’eau. "Diminuer les quantités de produits phytosanitaires me permet de réduire la quantité d’eau à 80 l/ha. Je traite ainsi deux fois plus de surface avec la même quantité de cuve, dit-il. Autant d’intérêts, qui font dire que le support de l’eau est un élément incontournable de la réalisation d’un bon traitement phytosanitaire."

Retrouvez l'intégralité de l'article dans Cultivar Les Enjeux de décembre 2021

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