Luzerne : un trait d’union entre céréaliers et éleveurs

Sur le terrain, les initiatives se multiplient pour trouver de nouvelles synergies entre éleveurs et céréaliers. Au cœur de ce mouvement : la recherche d’autonomie pour les éleveurs mais aussi l’agronomie et la réglementation pour les céréaliers. La luzerne est l’un des traits d’union possibles mais pas le seul.

Quelques exemples

« La luzerne est pour moi la solution à une problématique agronomique qui devenait difficile. Sur une partie de mon exploitation en terres très séchantes, j’étais en rotation courte blé, orge, colza faute de pouvoir implanter du tournesol ou du maïs. Mais j’étais confronté à un fort salissement en colza et à la présence d’orobanche », explique Cyril Cochereau, céréalier dans les Deux-Sèvres qui a introduit 18ha de luzerne dans son assolement et la valorise auprès d’éleveurs locaux.

Cet exemple est l’un de ceux regardés de près par le projet Casdar « CER’EL », comme CERéales et Élevage, mené dans trois régions partenaires (Centre, Poitou-Charentes et Pays de la Loire). « Ce projet part du constat que la spécialisation des exploitations se poursuit dans nos régions et qu’elle commence à poser des problèmes techniques de part et d’autre. Ces deux mondes commencent à s’ignorer alors qu’une partie de la solution pour l’un peut se trouver chez l’autre et réciproquement », constate Alexandre Dumontier de la chambre régionale d’agriculture du Centre et porteur de projet. La luzerne n’est qu’un des traits d’unions entre éleveurs et céréaliers étudiés dans le cadre de ce projet mais elle illustre bien les synergies qui existe entre ces deux types d’agriculteurs.

Autre exemple dans l’Indre cette fois, la chambre d’agriculture et l’association Méthanisation Brenne élevage portent un projet pour produire localement des luzernes et fourrages déshydratés en partenariat entre producteurs grandes cultures et éleveurs. Plusieurs négoces et coopératives sont également impliqués. Le secteur concerné est située à la confluence de trois appellations caprines Pouligny Saint Pierre, St Maure de Touraine et Valencay. Les cahiers des charges impliquent une alimentation à la base de fourrages cultivés sur le territoire. « Au total 40 à 60 producteurs sont susceptibles d’être intéressés pour compléter leurs apports protéiques. Du côté des céréaliers, l’enjeu serait d’apporter une diversification vertueuse vis-à-vis de l’environnement et de l’application de la Pac et l’obligation de SIE », explique Christian Gleizes de la chambre d’agriculture de l’Indre.

Besoins de repères

L’étude des exemples sur le terrain montre cependant que le développement de la luzerne en lien avec des utilisations locales en élevage nécessite de lever certains freins juridiques, logistiques et techniques. Du point de vue technique, Christian Gleizes dans l’Indre constate par exemple la nécessité de mettre en place des essais pour montrer l’adaptation de la luzerne à certains sols réputés peu propices à cette culture : « Pour être crédible, il faut des références établies sur le territoire. » Du point de vue juridique, certains points de vigilance doivent être relevés pour sécuriser les pratiques. « Certaines pratiques de délégation des travaux à un éleveur peuvent être considérées comme un abandon de jouissance et avoir des conséquences sur les baux », donne comme exemple Alexandre Dumontier.

Pour en savoir plus

Pour plus d’information sur ce sujet, retrouvez une enquête complète sur les synergies entre céréaliers et éleveurs dans le Cultivar de juin !

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