Limiter les pertes d’azote, c’est possible !

Les résultats d’essais obtenus à la station expérimentale du Creas (Centre régional d’expérimentations agricoles St-Exupéry) le montrent : même en sols de graviers très filtrants, il est possible de limiter les pertes d’azote par lixiviation, grâce aux couverts intermédiaires et à l’optimisation des itinéraires techniques.

En été, l'eau d'irrigation ne percole que rarement, démontrant une bonne utilisation de la ressource par les cultures. © N. Chemineau/Pixel image

Les sols de la plaine de Lyon sont très filtrants et très caillouteux : l’infiltration de l’eau y est rapide. Afin de mieux connaître les conditions dans lesquelles s’effectuent les transferts d’azote, Arvalis-Institut du végétal a installé et suivi un dispositif lysimétrique pendant huit ans. Le principe est simple : des récipients installés à 1,40 m de profondeur récoltent l’eau qui percole à travers le sol. Les suivis annuels permettent de connaître la quantité d’eau et le moment où l’eau percole.

Les résultats1 montrent que 33% à 40% de l’eau qui tombe sur la parcelle (pluie + irrigation) percole vers les nappes souterraines. Cette quantité diffère peu entre un sol nu en interculture et avec un couvert intermédiaire. En revanche, un couvert permanent consomme de l’eau en toutes saisons et limite la recharge des nappes. La période principale de percolation des eaux s’étend d’octobre à mars. En été, l’eau d’irrigation ne percole généralement pas. Quelques percolats peuvent toutefois être enregistrés après des pluies orageuses.

Perte de 208 kg d’azote/an évitée

Les teneurs en azote dans l’eau ainsi recueillie ont été analysées, afin d’évaluer l’impact de plusieurs modes de culture. Treize modalités ont été comparées : quatre itinéraires techniques en monoculture de maïs (référence, non-labour, économique, faible pression d’intrants) et deux itinéraires techniques en rotation soja-maïs-tournesol-blé (référence et couverture du sol en interculture).

Malgré des couverts intermédiaires souvent peu développés (levée estivale difficile, faible durée de l’interculture, carence en azote), leur effet sur les transferts d’azote est net : ils réduisent en moyenne de 37% la teneur en nitrate des eaux par rapport à un sol nu, avec une teneur moyenne de 25 mg/l sur huit ans. Ils évitent ainsi la perte de 208 kg d’azote/ha/campagne.

En monoculture de maïs, les différentes conduites, à dose d’azote égale, ont un impact faible sur les transferts d’azote. La conduite « référence » entraîne des teneurs en nitrate légèrement supérieures à celles mesurées avec le non-labour, lui-même supérieur à la conduite économique et à la conduite avec faible pression d’intrants. Mais cette dernière conduite a reçu un apport d’azote de 30% inférieur en moyenne sur 8 ans à celle de la conduite référence et le rendement obtenu est de 17% inférieur. Cette même hiérarchie se retrouve pour les quantités d’azote lixiviées.

Point positif : l’optimisation des pratiques (meilleur ajustement des doses d’azote, fractionnement, forme d’engrais, meilleure prise en compte des conditions météo) à partir de 2009 permet d’améliorer les résultats, avec des teneurs inférieures à 50 mg/l, quelle que soit la conduite.

 

(1) Les résultats complets ont été présentés lors du colloque Eau’champ le 17 septembre 2015.

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