Le prix important de l’unité d’azote, encore plus marqué depuis le début de la guerre en Ukraine, a fait prendre conscience au monde agricole de l’intérêt de rendre l’azote plus efficient pour la plante. Pour limiter les pertes par volatilisation, les engrais à base d’urées ou des pratiques telles que la localisation de l’engrais, l’enfouissement, voire le binage font leurs preuves.
L’utilisation d’engrais à base d’urées avec inhibiteur de l’uréase, l’enzyme du sol impliquée dans l’hydrolyse de l’urée (transformation en NH4+), permet de ralentir de quelques heures, voire de quelques jours le passage de l’azote uréique en ion ammonium NH4+. « Les pics de concentration d’ammonium à la surface du sol sont réduits, précise Grégory Vericel, ingénieur en fertilisation chez Arvalis. Dans des situations propices à la volatilisation, cette forme d’engrais est plus performante que l’ammonitrate. »
D’autres formes d’engrais comme les urées enrobées permettent une libération de l’azote de manière beaucoup plus graduelle. Sa disponibilité est ainsi retardée de quelques semaines voire de quelques mois. Les pertes par volatilisation et par lessivage sont ainsi réduites. Utilisé à bon escient, ce type d’engrais permet de s’affranchir du fractionnement des apports.
Localisation, enfouissement ou binage
« Pour valoriser au mieux l’efficience de l’azote, l’enfouissement ou, mieux encore, la localisation sont des techniques intéressantes, convient Grégory Vericel. Cependant, elles ne s’adaptent pas à toutes les cultures car elles nécessitent un équipement spécifique. »
La localisation sur la ligne de semis d’engrais starter, type DAP, est souvent utilisée à l’implantation du maïs. Destinée à positionner le phosphore au plus près de la jeune plantule, elle permet en outre d’enfouir de petites quantités d’azote peu exposées au risque de volatilisation. « Une autre possibilité pour valoriser l’azote consiste à incorporer le fertilisant azoté lors d’un binage, informe Laurent Varvoux, expert en fertilité des sols chez Terrena et co-animateur du groupe azote du Comifer. Généralement à cette période, la plante est en pleine croissance, avec des besoins en azote importants. Cette pratique nécessite toutefois un matériel adapté. »
