Les variétés de colza actuelles sont moins sensibles à l’élongation qu’auparavant

Les variétés sélectionnées actuellement, et les dernières inscrites, sont moins sensibles à l'élongation que les variétés plus anciennes. Crédit Photo : Mathieu LECOURTIER/Média&Agriculture

"Malgré l’augmentation conséquente des charges sur la culture de colza pour la campagne en cours, toutes les simulations réalisées indiquent une augmentation de la marge pour les agriculteurs, présente Rémi Crouzet, référent colza au sein de la chambre d’agriculture de la région Ile-de-France, lors d’une journée presse organisée par l’obtenteur LG Seeds sur son site de Verneuil-l’étang en Seine-et-Marne. Pour un rendement de 35q/ha, un prix de vente de 600€/t et des charges proportionnelles de 850€/ha, le revenu affiche 545€/ha pour l’exploitant."

Les agriculteurs français ne s’y sont pas trompés lors de la définition de leur assolement 2021-2022. La surface emblavée en colza en France a fait un bon de 17,9% d’après les chiffres d’Agreste SCEES de février 2022, passant de 981.351 ha lors de la récolte 2021 à 1,156 million d’hectares en ce début d’année 2022. Si de nombreuses régions affichent une hausse proche de l’augmentation nationale, d’autres montrent de très fortes évolutions. En Lorraine, la hausse atteint 84%; en Auvergne, elle est de 63%, et de 40,7% en Champagne-Ardenne. Avec 9 % des surfaces emblavées en France, le colza reste la quatrième plus grande culture française en surface en 2022.

Ces fortes hausses en Lorraine et en Champagne-Ardenne ne sont pas uniquement le fait de l’élévation des cours de l’oléagineux sur les marchés. Il existe aussi un effet de rattrapage suite aux campagnes précédentes où les conditions d’implantation et de développement des premiers stades n’étaient alors pas réunies pour réussir la culture de colza.

Peu de risques d’élongation avec la génétique actuelle

Dans un contexte où les étés sont souvent secs, réussir la culture du colza commence par une bonne implantation. François Jansseune, chef marché colza au sein de Limagrain Europe, note que "la première des priorités est de faire lever le colza en favorisant le semis juste avant un orage annoncé" sans trop se soucier de la date.

L’objectif est d’obtenir un colza robuste, ou costaud, affichant une bonne dynamique de croissance, afin de supporter les attaques des insectes d’automne. Ces dernières années, la réussite d’un colza robuste passe par un semis précoce, par son association avec des plantes compagnes, par une fertilisation minérale au semis et idéalement par l’apport d’un amendement organique avant le semis pour éviter toute faim d’azote durant l’automne et assurer une croissance continue de chaque plante.

Si cette pratique s’exposait il y a quelques années au risque d’élongation automnale de la crucifère, François Jansseune estime que "les variétés nouvellement inscrites sont capables de générer beaucoup de biomasse à l’automne sans risque majeur d’élongation automnal. La génétique actuelle est moins sensible à ce phénomène".

Le chef marché colza invite aussi les agriculteurs à être vigilant aux larves d’insectes durant l’hiver. Il incite ainsi à réaliser des tests Berlèse même en présence d’un colza réunissant tous les critères d’un colza robuste. Invisibles sinon, celles-ci peuvent générer des pertes de rendement conséquentes en augmentant la sensibilité de la culture au gel et/ou en fragilisant sa nutrition azotée.

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