Les robots sont très prometteurs

Il n’y a pas que le maraîchage ou l’élevage qui a droit aux robots. Les grandes cultures, et notamment les cultures sarclées, les voient aussi débarquer pour le désherbage. Qu’il soit mécanique ou chimique, ce désherbage automatique libère de la main-d’œuvre, en plus d’économiser des produits phytosanitaires. Et les résultats sont encourageants. 

 

La fenêtre d’intervention s’ouvre à partir du stade  4 feuilles pour ecoRobotix. © ecoRobotix

 

Après quelques années de développement sur les cultures maraîchères, voilà que les robots désherbeurs sont testés en grandes cultures. Objectif : réduire l’usage de produits phytosanitaires et de carburant, tout en économisant de la main-d’œuvre. 

 

Une pulvérisation ultra-localisée

Parmi les différents robots présents sur le marché, on retrouve Anatis de Carré, Dino chez Naïo Technologies et ecoRobotix, produit par la société suisse éponyme. Si Anatis et Dino sont destinés à du désherbage mécanique, ecoRobotix a fait le choix de la micro-pulvérisation. L’entreprise suisse semble d’ailleurs la plus avancée sur betteraves. Son robot a été testé en 2017 par Arvalis, la chambre d’agriculture du Loiret et par Tereos. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les premiers résultats sont très encourageants : « 2018 sera notre troisième année d’essais désherbage avec le robot ecoRobotix, explique Alexis Tordeur, responsable du service agronomique de Tereos. En 2016, nous nous étions positionnés pour essayer le robot, qui n’est plus un prototype mais pas encore un objet commercialisable. Nous voulions participer à ce challenge, accompagner la société ecoRobotix et apporter notre expertise sur la betterave, pour que le robot améliore ses performances en conditions réelles. »

Contrairement aux concurrents Naïo ou Carré, ecoRobotix est 100 % autonome en énergie, car alimenté par les panneaux photovoltaïques qui le recouvrent. Deux bras articulés et munis de buses permettent ainsi une pulvérisation ultra-localisée, que ce soit sur le rang ou sur l’interrang. Chaque bras dispose d’un réservoir de 20 litres, dans lequel la bouillie est incorporée : « Deux fois 20 litres, c’est amplement suffisant pour une journée de travail, explique Claude Juriens, responsable du développement commercial d’ecoRobotix. Un système continu de brassage empêche le produit de précipiter. Aussi, un petit réservoir d’eau claire est présent pour le nettoyage automatique des buses en fin de journée. » 

 

Bonne détection à partir de 4 feuilles

Dans son protocole d’essais, Tereos a mis en place quatre modalités : le témoin avec quatre interventions en plein ; la modalité 2 avec deux interventions en plein et quatre passages de robot ; la modalité 3 avec une intervention en plein et quatre passages robot ; la modalité 4 avec quatre passages de robot. Mais avant de pouvoir pulvériser le produit phytosanitaire, le robot doit au préalable savoir se situer dans la parcelle : « Le guidage se fait grâce à une caméra qui repère les rangs de betteraves, ajoute Alexis Tordeur. Pour l’heure, la détection est bonne à partir du stade quatre feuilles », soit un diamètre de 4 à 5 cm, selon Claude Juriens. Alexis Tordeur ajoute : « Compte tenu du fait que la détection du rang de betteraves n’est pas optimale avant ce stade de quatre feuilles, aucun désherbage n’a pu être effectué avant ce stade pour la modalité 4. Malgré les quatre passages de robot qui ont suivi, cette modalité 100 % robot n’a pas été satisfaisante. » En effet, Tereos a attribué la note de 3/10 pour le désherbage à la modalité 4 (1/10 étant non maîtrisé, et 7/10 correspondant à un désherbage acceptable). Les autres modalités donnent de bien meilleurs résultats : « La modalité 3 n’a qu’une intervention supplémentaire en plein par rapport à la modalité 4. Mais ce traitement a été effectué avant le stade quatre feuilles, au stade cotylédon, comme on fait classiquement. Le résultat est tout de suite meilleur (7/10). » 

Quant à la modalité 2, elle obtient la note de 8/10, soit la même note que le témoin avec quatre interventions en plein. Cette modalité 2 semble la plus efficace pour le moment. De plus, elle offre une réduction d’IFT de l’ordre de 50 % : « Grâce à cette pulvérisation très localisée, on économise beaucoup d’intrants, ajoute Alexis Tordeur. Avec les deux réservoirs embarqués, on peut faire plusieurs dizaines d’hectares : à 10 l/ha lorsque c’est très sale, à seulement 1 l/ha pour un salissement classique. » 

Néanmoins, la fenêtre d’intervention se referme lorsque la culture arrive à 60-80 % de couverture. Les interventions tardives ne sont donc pas possibles. 

 

Un débit de chantier à améliorer

Selon le responsable agronomique de Tereos, « le frein reste le débit de chantier pour l’instant ». Ce dernier est estimé à 2-3 ha/jour par Claude Juriens, selon le salissement. « L’enjeu de 2018 sera notamment de l’améliorer, ajoute Alexis Tordeur. Mais ecoRobotix est déjà très prometteur. Nous sommes arrivés à quelque chose de très pragmatique. La réalité est en train de dépasser la fiction. Il y a beaucoup de perspectives intéressantes. »

À terme, la société suisse espère pouvoir embarquer un produit anti-dicotylédone et un anti-graminée : « La machine sera capable de distinguer les adventices entre elles, explique Claude Juriens. Grâce au deep-learning, les algorithmes de reconnaissance des adventices enregistrent en continu des images et enrichissent la banque de données. Plus les robots auront tourné, plus la capacité à détecter les différentes formes d’adventices augmentera, dans toutes les conditions. » Le robot pourrait être commercialisé dès 2019 et son prix avoisinerait les 27 000 €. Il faudra alors prendre en considération le gain sur la main-d’œuvre, sur les produits phytosanitaires, mais aussi sur les perspectives à plus long terme. 

 

Expérimentation Tereos 2017 : comparaison programme de désherbage robotisé

 

Herbicides betteraves : FMC élargit son offre 

FMC a finalisé depuis le 1er novembre l’acquisition d’une grande partie de l’activité internationale de protection des cultures de la société DuPont. Grâce à cette opération, FMC dispose désormais d’un portefeuille élargi de marques phares sur le marché des herbicides betteraves (Centium©, Safari©, Venzar©).

FMC s’enrichit ainsi de façon significative avec :

  • un pipeline étoffé de technologies en développement ;
  • une présence accrue à l’échelle mondiale, européenne et française ;
  • une organisation R&D de premier ordre sur lesquels elle compte s’appuyer pour vous procurer une satisfaction optimale, mais surtout pour vous proposer de nouvelles matières actives dans les années à venir. 

FMC se donne ainsi les moyens de devenir un acteur durable et innovant au sein du marché de la betterave. L’investissement dans des solutions performantes à l’écoute des besoins des betteraviers demeure un des trois piliers stratégiques de l’entreprise.

 

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