Les premiers vulpins résistants au glyphosate... mais pas les derniers

Si les premiers vulpins résistants au glyphosate ont été identifiés, il y a fort à parier qu’ils ne sont pas les seuls.

Inrae suit de près l’apparition des formes de résistance aux herbicides chez les adventices. Christophe Délye, chercheur à l’Inrae de Dijon, en a fait sa spécialité. Il a notamment révélé la présence du gène de résistance aux inhibiteurs de l’ACCase dans une plante d’un herbier datant de… 1888 !

Avec son équipe, il suit depuis des années l’apparition des résistances: il en a mis en évidence dans les ivraies (ray-grass) dès 1993 (FOPs et DIMs), puis en 2006 (sulfonylurées), en 2005 (glyphosate) et en 2014 (chloroacétamides).

En parallèle, il travaille aussi sur le vulpin, pour lequel il a suivi l’apparition des résistances à peu près dans le même ordre: FOPs et DIMs en 1993, sulfonylurées en 2006, chloroacétamides en 2019 et enfin glyphosate en 2022. Une "première mondiale", a-t-il communiqué, avec une mise en évidence sur des parcelles en Haute-Saône.

Une découverte qui va faire tache

Si la Haute-Saône bénéficie de cette publicité involontaire, ce n’est sûrement pas lié à la prévalence du gène de résistance dans ses parcelles, mais plutôt à la vigilance et au sens de l’observation des agriculteurs et des techniciens. On ne trouve que ce que l’on cherche: nul doute que la carte va maintenant se colorer avec la découverte du gène de résistance chez d’autres vulpins en France.

Rien de tellement nouveau sous le soleil donc, si ce n’est que, comme attendu, la "course aux armements" continue entre les hommes et la nature. Les premiers cherchent des moyens pour atténuer l’impact des bioagresseurs. La seconde les contourne systématiquement, avec plus ou moins de rapidité, par des mécanismes d’adaptation et de sélection. Et cela est vrai dans la lutte chimique comme dans les luttes mécanique, biologique, agronomique.

Des modes d’action à alterner

La seule arme réellement efficace contre les bioagresseurs est d’éviter la routine: alterner et diversifier les modes d’action, ou, de manière générale, les méthodes de lutte, pour finalement abaisser la pression de sélection sur les adventices. En bref, devenir "imprévisible" pour l’adventice.

Dans la lutte chimique, on portera une attention particulière aux modes d’action des herbicides et on évitera d’employer à la suite deux molécules classées non seulement dans la même famille (comme FOPs) mais aussi dans le même groupe. Par exemple, les produits à base de flufénacet (famille des oxyacétamides) ne ressemblent pas à ceux à base de métolachlore (famille des chloroacétamides), mais ils ont le même mode d’action (inhibition de la synthèse des acides aminés), indiqué systématiquement sur le bidon (généralement sous le terme "classification RAC"). La vigilance est donc plus que jamais de mise, car les ennemis sont nombreux et les armes limitées.

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