Les pneus ne font pas tout

Pour un type de sol et une humidité donnés, il est convenu que l’intensité du tassement superficiel – c’est-à-dire de l’horizon travaillé par l’agriculteur (0 à 30 cm) –, dépend de la monte des pneumatiques, de la pression de gonflage et de la charge supportée par une roue. En revanche, les critères qui influencent l’intensité d’un tassement profond – c’est-à-dire de l’horizon pédologique en dessous de la profondeur de travail (30 cm et plus) – sont beaucoup moins connus. On devrait d’ailleurs dire le critère ! En effet, le tassement de profondeur ne semble dépendre que de la charge appliquée à la roue. Seul le poids du matériel entre en jeu. Dès d’un matériel entre dans une parcelle agricole, il va donc avoir un impact sur le sol. Fort de ce constat, il faut réfléchir aux leviers qu’il est possible d’actionner pour limiter cet impact.

Les tassements profonds sont sans doute les plus problématiques car il est difficile d’y remédier. Lors de Betteravenir 2016, les experts d’Agrotransfert ont d’ailleurs précisé qu’une parcelle de betteraves sur trois était concernée notamment à cause des chantiers d’arrachage. Un tassement profond sévère peut engendrer une perte de rendement de 20 t/ha en pommes de terre et jusqu’à 20% en blé dans les cas les plus extrêmes.

Pour le blé, l’effet de cette compaction peut être limité dès lors que quatre galeries de vers de terre existent par 100 cm2. En traversant la zone compactée, ces galeries permettent aux racines de plonger plus profondément pour capter minéraux et eau. Une activité biologique intense est donc indispensable pour limiter l’impact des tassements sur les cultures. Les experts d’Agrotransfert incitent donc les agriculteurs à favoriser les vers de terre avec une rotation adéquate et l’implantation de couverts végétaux. Ces derniers n’étant pas nécessairement là pour recréer la structure mais pour nourrir l’activité biologique qui va s’en charger. Dans ce cas, il s’agit d’un traitement de longue haleine.

 

Analyser avant de travailler

Pour les situations nécessitant un remède plus rapide, le recours à la mécanique peut être envisagé pour casser la fameuse semelle de labour. Rappelons d’ailleurs qu’une semelle de labour correspond à la zone compacte existant entre le labour historique le plus profond et le dernier labour réalisé. Pour qu’un décompactage soit requis, il faut cependant réunir trois critères selon les experts présents au village technique à Betteravenir :

- un compactage sévère (zones de sol plus tirantes, ressuyage ralenti, certaines maladies, etc.) ;

- un sol peu argileux ;

- des cultures à venir sensibles.

Différents outils existent pour assurer un travail en profondeur. La forme et le nombre de dents définissent le travail potentiel de l’outil. Il faut toutefois savoir qu’un vrai sous-solage atteindra difficilement 45 cm. Les experts d’Agrotransfert rappellent aussi la possibilité de positionner de petits socs sous les fers de la charrue afin de fissurer la zone compactée sans effectuer un passage supplémentaire. Dans tous les cas, il est préférable d’observer un profil de sol avant de s’engager dans cette voie.

Mini-profil 3D à Betteravenir facile à mettre en œuvre. © M. Lecourtier/Pixel image

Le mini-profil 3D, rapide à mettre en œuvre, est un outil qui convient parfaitement pour identifier une zone de compaction dans un profil. Le principe est simple, il s’agit de prélever un bloc de sol avec les palettes d’un chargeur télescopique. Pour que l’observation des horizons soit complète, il convient de les enfoncer à 45° dans le sol pour aller bien au-delà de la zone travaillée habituelle. Une fois le bloc relevé, l’échantillon permet d’identifier l’état du sol, d’identifier les zones tassées et donc d’adapter la réponse technique.

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