Les méthaniseurs français n'utilisent pas (encore) leur droit à 15% de cultures dédiées

Pour qu'il soit rentable, le miscanthus doit produire beaucoup. Crédit : Pixel6tm

En théorie, les méthaniseurs français peuvent recevoir jusqu'à 15% de cultures principales dédiées à la production énergétique. Ces 15% s'entendent en proportion moyenne annuelle du volume total, avec un lissage sur trois ans. En pratique, c'est beaucoup moins: seulement 5,5% de la ration annuelle moyenne des méthaniseurs français est constituée de cultures principales (source: ONRB 2022). En septembre dernier, la réglementation a précisé cette notion de culture principale.

Peu de concurrence pour le moment

Les agriculteurs français ne sont donc pas très branchés "cultures principales dans le méthaniseur" et la majeure partie des produits végétaux qu'ils introduisent dans leur méthaniseur sont des Cive (13% de la ration moyenne) et des résidus de grandes cultures (2%).

Lorsqu'il s'agit de cultures principales dédiées, la culture la plus souvent introduite dans les méthaniseurs français est le maïs. Selon l'ONRB, aujourd'hui, moins de 5% du maïs ensilage est utilisé pour la méthanisation. Toutefois, si la méthanisation se développe dans des secteurs où il n'y a pas d'effluents d'élevage, et qui dépendent davantage des cultures méthanogènes, la demande en maïs pourrait augmenter, ce qui pourrait engendrer des concurrences sur cette matière première.

Des cultures pérennes dédiées?

En dehors des maïs, des pérennes telles que la silphie ou le miscanthus commencent à être utilisées pour la production de biomasse. Pour Sylvain Marsac, animateur de l'équipe bio-ressources à Arvalis, l'intérêt de ces cultures est à examiner au cas par cas: "Il faut pouvoir les sortir moins cher qu'une Cive. Attention à bien identifier tous les coûts. À Arvalis, nous avons fait des essais avec du miscanthus: pour qu'il soit rentable, il doit produire beaucoup."

Son collègue Nicolas Dagorn estime que les pérennes peuvent constituer des solutions pour des parcelles éloignées ou avec des riverains à proximité, ou encore pour des zones de captage. L'intérêt à venir de ces pérennes dépendra aussi des évolutions agricoles, environnementales et énergétiques: diminution de l'élevage, enjeux carbone, enjeux biodiversité...

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