Lors d’une intervention pour l’académie Regenacterre, Francis Bucaille, agriculteur, agronome, et fondateur de Gaïago, a avancé trois points techniques portant à réflexion !
Est-ce possible de produire 100 q/ha de blé avec seulement 100 unités d’azote ? « C'est possible mais cela reste un défi, pour Francis Bucaille. Nous avons beaucoup de marge de progression. » :
- les expérimentations menées avec de l'azote isotopique montrent que la culture en place n'utilise en moyenne qu’un tiers de l’azote épandu ;
- un premier travail est de « colmater toutes les fuites » liées à la volatilisation induite par l’épandage d’engrais de synthèse et par le lessivage des engrais ;
- le deuxième point consiste à collecter tout ce que la nature peut nous offrir. « C'est ce que j'appelle l'azote magique fixé dans le sol autour des racines grâce à l'activité biologique des sols. »
En quoi un sol vivant est-il indispensable ? La performance des cultures est en très grande partie dépendante de l’enracinement des plantes.
- La réduction des intrants, que ce soit les fertilisants et les produits phytosanitaires est liée à la performance de l’enracinement des cultures ;
- Francis Bucaille résume assez simplement : « 80% des problématiques aériennes sont résolues quand un sol fonctionne, quand il est revitalisé. »
Pourquoi les cultures industrielles participent-elles à l’agroécologie ? Au premier abord, les systèmes de production incluant des cultures industrielles comme les betteraves, les pommes de terre et les carottes ne semblent pas favorables à la vie du sol. Pour Francis Bucaille, elles possèdent toutefois quelques avantages indéniables :
- Elles couvrent le sol et ont une activité photosynthétique significative en plein été, quand les conditions sont très favorables à la minéralisation des éléments nutritifs dans le sol. Les cultures d’hiver, elles, sont déjà récoltées et laissent le sol nu ;
- En plein mois de juillet, la température du sol peut être inférieure de 20 °C sous le feuillage de ces cultures par rapport à un sol nu.
Si les cultures industrielles ont des contraintes, elles possèdent aussi des avantages méritant d’être pris en compte.
