Dans un système avec méthanisation, les interrogations sont nombreuses sur l’état du sol après la culture de Cive, particulièrement sur le tassement après la récolte et sur le niveau de la réserve utile en eau.
"Contrairement aux cultures principales, l’avantage avec une Cive, c’est qu’il est possible d’attendre quelques jours pour la récolter dans des conditions propices, sur un sol ressuyé pour éviter toute compaction", indique Michel-Pierre Faucon, directeur de recherche pour UniLaSalle. La problématique consiste plutôt à trouver le compromis pour récolter la Cive suffisamment tôt, afin de ne pas pénaliser les semis suivants, et suffisamment tard, pour optimiser son rendement. Généralement, la récolte des Cive d’hiver s’effectue au maximum à la fin du mois de mai pour permettre ensuite l’implantation d’une autre culture dédiée (maïs ou sorgho, luzerne ou tournesol), dans la limite des 15% autorisés.
Une RU impactée, mais qui se recharge durant l’hiver
"Après une Cive, se pose souvent la question de l’état de la réserve utile (RU) en eau du sol, indique Romain Gloaguen, enseignant-chercheur en agronomie à UniLaSalle. L’impact existe, mais dépend de l’année climatique et de la nature de la Cive, d’été ou d’hiver." La Cive d’hiver, par son cycle long, expose davantage la culture suivante à un risque de déficit hydrique. En revanche, récoltée avant l’hiver, la Cive d’été permet, dans la majorité des cas, à la RU du sol de se recharger durant l’hiver. "Cette conséquence sur la RU n’est pas spécifique aux Cive, précise Michel-Pierre Faucon. Elle concerne également tous les couverts permanents et donc pas uniquement les systèmes avec méthanisation. Ce qui est important vis-à-vis d’une Cive, ce n’est pas tant l’impact qu’elle a sur la RU, mais plutôt la situation agronomique qu’elle laisse derrière elle."
