Les adventices changent lors de la transition vers l’ACS mais pas le besoin de gestion du salissement

La population de vulpin a tendance à diminuer avec le nombre d’années de pratique de l’ACS. © Pixel6TM

«Après cinq campagnes de pratique de l’agriculture de conservation des sols, le chardon est l’adventice la plus problématique, juste devant le vulpin, note Damien Derrouche d’Icosystème, suite à un travail d’enquête réalisé auprès d’agriculteurs ayant franchi le pas. Ils sont suivis du gaillet, du gratteron, du liseron, du géranium, du rumex et du ray-grass. Avec leur transition vers l’ACS, les agriculteurs quittent des problématiques bien inventoriées pour en rencontrer de nouvelles. D’où la nécessité de continuer à être innovant. Une fois la transition effectuée, il faut surtout éviter de s’installer dans une routine. L’objectif est de surprendre les adventices afin d’éviter l’émergence d’une problématique insoluble. Il faut changer les règles de sélection en permanence!»

Les stratégies de post-levée deviennent majoritaires

Dès lors qu’un agriculteur s’oriente vers l’agriculture de conservation des sols, il se prive d’outils de gestion des adventices tels que le labour et le travail du sol. En revanche, il en acquiert de nouveaux comme les couverts végétaux. Et il s’adapte à l’évolution de la flore adventice.

D’après les résultats de son enquête, Damien Derrouch estime qu’il faut pratiquer l’ACS pendant cinq campagnes pour maîtriser la flore adventice de ce nouveau système. D’ailleurs, l’approche du désherbage change. La stratégie de désherbage en pré et post-levée est délaissée en faveur d’une stratégie uniquement en post-levée. Deux raisons principales à cette évolution: une meilleure maîtrise de l’enherbement et l’apparition d’un mulch en surface rendant inefficace ou du reste moins efficace les interventions racinaires.

De plus, les cinq premières campagnes restent dans la continuité des pratiques passées. «Pendant les cinq premières années, la communauté de la flore adventice est représentative du stock grainier accumulé par les techniques antérieures, note Damien Derrouch. La flore adventice spécifique à l’ACS n’apparaît semble-t-il qu’après 10 années de pratique de l’ACS. En moyenne, il apparaît une nouvelle espèce d’adventice tous les deux ans dans un système en ACS jeune. Cependant, il n’est pas observé d’augmentation de l’abondance totale des adventices dans le système.»

Les espèces des bords de parcelles colonisent les champs

Avec le changement de pratiques, certaines espèces apparaissent et d’autres ont tendance à s’éclipser. C’est le cas du chénopode hybride, de l’euphorbe réveille-matin, de la renouée des oiseaux et de la pensée des champs dont les populations et la fréquence diminuent significativement dès la deuxième année de semis direct. Le vulpin des champs diminue aussi et peut même parfois disparaître des radars après dix années de pratique.

A contrario, d’autres espèces sont plus prégnantes. C’est le cas du chardon des champs qui devient plus problématique, par exemple. Damien Derrouch prévient aussi que beaucoup d'espèces observées en parcelles sont originaires des bords de parcelles… comme les essences d’arbres par exemple même si ce ne sont pas les plus problématiques.

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