Le système racinaire des plantes créateur de sol

Les racines des plantes  ne fissurent pas le sol. En revanche, elles participent à maintenir la structure créée par la vie biologique du sol ou le travail mécanique. Photos : Christophe Frebourg

On dit bien souvent que la quantité de biomasse produite au-dessus du sol est proportionnelle à celle produite sous nos pieds. Une affirmation difficile à vérifier au champ. Et pourtant le système racinaire des plantes fait partie des éléments majeurs de la création et de la vie d’un sol.

Quand un grain de blé tendre d’hiver germe et développe son système racinaire, dans un horizon friable, les racines grandissent et descendent de 1 à 2 centimètres par jour. Cette croissance s’arrête dès que la température du sol est inférieure à 8 degrés Celsius. En fin de cycle – lors de la récolte –, le grain de blé aura développé l’équivalent de 200 à 300 km de racines. Dans des sols vivants et profonds, les racines de blé peuvent atteindre plus de deux mètres de profondeur avant moisson. Le système racinaire peut représenter jusqu’à 65 tonnes par hectare de matière brute. Toute cette masse est un potentiel organique qui – bien géré par voie biologique dans un milieu oxygéné – produira des grosses quantités d’humus, de carbone et d’azote organique nourrissant la faune et l’incitant à aller toujours plus en profondeur. En somme, le système racinaire augmente la fertilité biologique, physique et chimique des sols.

Les cultures d’automne, par leur cycle long, ont nécessairement un potentiel racinaire supérieur. Parmi les céréales, le seigle fait office de champion toutes catégories avec une production racinaire qui peut compter jusqu’à 600 km par grain implanté.

Un lien direct entre racine et vie biologique du sol

Le système racinaire a un rôle fondamental dans l’évolution de la structure des sols. Les racines n’ont cependant pas une fonction de « percussion », c’est-à-dire qu’elles ne participent pas à la fissuration active du sol, mais vont se développer dans un milieu suffisamment aéré.

Pour qu’un système racinaire descende en profondeur, il est nécessaire que la microfaune crée d’abord de la porosité. Une fois cette porosité existante, la macrofaune va à son tour participer à l’aération de l’horizon et c’est seulement après que le système racinaire investit l’horizon en question.

Pour que le système racinaire des cultures explore tous les horizons du sol, il est donc impératif que ces horizons soient déjà explorés par la faune du sol.

La densité racinaire est tout aussi importante que la profondeur à laquelle les racines peuvent descendre afin d’explorer un maximum les différents horizons du sol.

Les études réalisées par la société Frebourg Agro Ressources sur 472 fosses expertisées jusqu’à deux mètres de profondeur l’ont prouvé. L’augmentation de la fertilité biologique dans les horizons plus profonds permet au système racinaire de descendre davantage et d’optimiser l’alimentation en eau et en minéraux des plantes : + 47 % en polyculture-élevage (toutes cultures confondues), + 44 % en terres limoneuses, + 51 % en terres argileuses, + 27 % en terres sablonneuses. Les racines ont du mal à descendre dans les sols sableux, car la faune anécique se reproduit moins bien dans ce type de milieu.

Ne pas concentrer la vie en surface

À savoir que la concentration de la vie biologique dans les horizons de surface, qui empêche les racines de descendre plus en profondeur, n’est pas une particularité unique des sables. Nous retrouvons également ce phénomène en semis direct sous couvert. Un premier horizon de zéro à 50 centimètres très vivant et en dessous : la « désertification ». Trop de biomasse en surface concentre la vie sur 40 à 50 centimètres et attire par sécrétion excessive de sucres la faune qui travaille en profondeur. Nous constatons en fait une rupture avec la roche mère. Or, les racines sont le lien entre la roche-mère et les végétaux.

Toutes les plantes sécrètent, durant leur phase active, des exsudats racinaires sous forme acides organiques très puissants. Ces acides, renforcés par des acides humiques et fulviques ainsi que des humines, dégradent la roche mère. En la dégradant, elles créent des argiles néoformées et augmentent donc le volume de terre utile. Ce processus naturel permet aux plantes de créer leur sol à raison de 3 à 5 tonnes par hectare et par an dans les horizons visités par le système racinaire. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de produire des racines, ce qui de surcroît permet de maintenir une bonne structure du sol et de maximiser l’accès aux réserves en eau et en minéraux par les plantes. Plus le système racinaire est dense et peut aller en profondeur, plus ses avantages seront visibles… sans oublier l’état sanitaire des racines.

 

 

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