Des conditions humides et fraîches ainsi qu’une rotation chargée en colza, tournesol ou légumineuses à graines favorisent le développement du sclérotinia sur soja.
Présent sur de nombreuses espèces cultivées (colza, tournesol, légumineuses à graines), le sclérotinia est en recrudescence sur la culture du soja avec des nuisibilités plus ou moins avérées. Le risque de déclenchements des contaminations varie selon la sensibilité variétale, la densité de la couverture végétale, le pilotage de l’irrigation, etc.
Dès lors que 20% des pieds de soja sont touchés par le champignon, les dégâts sont importants avec une perte de rendement de 2 à 4q/ha par tranche de 10% de plantes atteintes au-delà de ce seuil. La contamination primaire se caractérise par une plante qui devient sénescente. Apparaissent ensuite un mycélium blanc et des sclérotes (organes de conservation du pathogène). Le champignon contamine l’ensemble des organes aériens (pétioles, feuilles, tiges et gousses). Une contamination secondaire a lieu lorsqu’une plante atteinte touche une plante saine. Après la récolte, les sclérotes tombent au sol et se conservent cinq à dix ans.
Agir en amont pour éviter les risques liés au sclérotinia
Pour anticiper les risques de sclérotinia, il existe plusieurs leviers d’intérêts sur lesquels agir:
- la rotation, en évitant la succession de cultures sensibles, ce champignon étant présent sur de nombreuses espèces cultivées. Le niveau de risque se situe donc à la parcelle;
- le régime hydrique: le pourcentage d’attaque varie selon l’humidité ambiante. Un premier déclenchement appliqué le plus tardivement possible et un espacement de dix à quinze jours entre chaque tour d’eau réduisent l’attaque de sclérotinia, la phase de sec entre deux apports étant défavorable à son développement;
- la variété: selon le groupe de précocité, le risque sclérotinia est plus ou moins élevé. Il convient également de choisir la variété en fonction de sa sensibilité à la verse. Généralement, les sensibilités au sclérotinia et à la verse sont liées. La verse est souvent corrélée à la fermeture du couvert, avec une population dense qui crée un milieu humide favorable à la germination du champignon;
- la densité: une surdensité de population pour les groupes I et II, avec 60 plantes/m², augmente le risque de sclérotinia. Plus le couvert est dense, plus l’humidité maintenue est favorable au développement du champignon. Au semis, il convient donc de maîtriser le peuplement en fonction du groupe de précocité et d’adapter un interrang le plus large possible, 50 à 60 cm, pour permettre une bonne aération du couvert;
- la gestion des adventices pour d’une part éliminer les dicotylédones, plantes hôtes du sclérotinia, et d’autre part éviter de conserver un climat humide dans la végétation favorable au pathogène.
Le produit de biocontrôle Contans®WG pour parasiter le sclérotinia
Pour lutter contre le sclérotinia, la lutte biologique est possible avec Contans®WG. Cette solution de biocontrôle contient un champignon, Coniothynium minitans, qui présente la particularité de parasiter les sclérotes et donc de réduire leur stock au champ. Ce produit s’applique en post-récolte ou en pré-semis de la culture à une température optimale du sol comprise entre 7 et 24°C et à une humidité de 40 à 90%. Avant l’application, il convient de broyer les pailles ou de déchaumer pour éclater les tiges contaminées et ainsi exposer au maximum les sclérotes au produit de biocontrôle. Celui-ci s’incorpore dans les cinq premiers centimètres du sol pour que le champignon ne soit pas dégradé et entre en contact avec les sclérotes. Contans®WG s’utilise à la dose de 1 à 2kg/ha, à adapter selon le niveau de pression du champignon, auquel il convient d’ajouter 150 à 300 litres d’eau par hectare, cette solution de biocontrôle ayant une action de contact.
