Entre 2009 et 2014, l’Union européenne a eu pour projet de réduire le seuil réglementaire de cadmium (Cd) contenu dans le blé dur de 0,2 à 0,1 puis à 0,15 mg/kg de grain à en croire le résumé de thèse de Yoann Viala qu’il a présenté lors de Phloème, les premières biennales de l’innovation céréalière. Il rappelait alors :
Une décision qui pourrait engendrer un taux de non-conformité en sortie de parcelles agricoles de près de 50% dans certaines régions de France. Seuil qui impacterait donc fortement la production française.
Dans ce contexte, Yoann Viala a mené ses travaux de thèse pour « prédire et minimiser le risque de contamination du blé dur par le cadmium ». Il a ainsi tenté de comprendre comment le cadmium est disponible dans le sol et quels leviers il est possible d’actionner pour réduire le risque de non-conformité.
L’analyse de 203 échantillons de terre, de 406 échantillons de grains de blé dur ayant poussé sur certaines des terres prélevées et une modélisation statistique a permis d’établir des modèles prédictifs de la teneur en cadmium du grain et de sa disponibilité dans le sol. Le thésard détaille les résultats obtenus :
Trois variables apparaissent systématiquement dans nos modèles : la teneur du sol en cadmium, la quantité de proton (pH) qui sont compétiteur du cadmium pour sa fixation sur les phases solides du sol, la teneur en carbone organique qui détermine la complexation du cadmium en solution et sur les phases solides. Ce qui signifie qu’un sol acide a tendance à favoriser la présence d’ions Cd2+ dans la solution du sol donc disponibles pour la plante. Le premier conseil serait donc d’augmenter le pH du sol pour réduire cette disponibilité grâce au chaulage. Cependant, le chaulage met en solution des ions calcium qui augmente la disponibilité des ions Cd2+.
Difficile alors de conclure à une technique simple pour minimiser la teneur en cadmium des grains de blé dur…
