La dernière campagne de désherbage des céréales a été satisfaisante, plus que la campagne précédente. L’humidité automnale et le temps sec du printemps ont favorisé les efficacités des herbicides et limité les relevées d’adventices. La sélectivité a été majoritairement bonne.
Toutefois, des agressivités d’herbicides ont été constatées. C’est le cas d’associations ou de programmes 3 voies, suivis de forts abats d’eau, pour des semis au-delà de la mi-octobre. La pratique du faux-semis a pu engager des implantations retardées, toutes proportions gardées, dans des sols froids et humides. Pascal et Rémi Bablon, agriculteurs en Haute-Marne, pratiquent un travail du sol superficiel classique ou le semis direct. Ils utilisent un semoir spécialisé à disques dans leurs sols argilo-calcaires. Une zone argileuse, semée le 14 octobre, a subi très tôt de fortes pluies, puis une sortie d’hiver au dégel hésitant. Les rangs de semis se sont trouvés lissés et le blé, mal aéré, n’a pas, semble-t-il, pu se détoxifier. A posteriori, l’idéal aurait été de travailler avant le semis pour obtenir une terre friable. Ils ont aussi l’intention d’incorporer un engrais au semis pour stimuler le blé.
Le positionnement du désherbage des céréales important
Philippe Marion, ingénieur conseil à la chambre d’agriculture de la Marne, et Paul Coisnon, agriculteur dans le Loiret, évoquent des salissements plus marqués des blés de pois que des blés de colza, eux-mêmes moins propres que les blés de pommes de terre ou de maïs. Confirmation, s’il en était besoin, que le précédent pèse lourd, par sa date de récolte, mais également les molécules utilisées.
Ludovic Bonin, expert au pôle flores adventices d’Arvalis, précise que, dans le Sud-Ouest, les pluies d’automne ont interdit les désherbages précoces, qui ont alors été positionnés en janvier. Leur efficacité a été très insuffisante. Il y va donc également de la capacité à intervenir avant la levée des adventices, les graminées étant la priorité absolue.
