Le carbone vient du sol et l’azote de l’air dans un sol fertile

Un sol fertile est plein de promesses. Encore faut-il comprendre comment il fonctionne, pour lui apporter ainsi qu'aux plantes qu’il supporte, les éléments dont ils ont besoin sous la forme adéquate. Cela demande une observation minutieuse de la nature.

 

« Prenez un agriculteur, sortez-le d’un de ses champs et regardez la nature reprendre ses droits, invite à imaginer Konrad Schreiber, agronome spécialisé dans la gestion de la couverture permanente des sols. Vous observez alors des plantes pousser, avec une étonnante capacité à produire un maximum de biomasse par unité de surface. »

 

L’agronome propose de prédire les plantes qui vont se succéder. D’abord, des dicotylédones, nitrophiles, qui agissent comme de véritables pompes à nitrates, pour en purger le sol. Toutes les plantes suivantes poussent donc sans nitrates mais avec une autre forme d’azote… Viennent ensuite les chiendents qui « nous indiquent que la lumière du jour ne doit plus jamais atteindre le sol, poursuit Konrad Schreiber. Arrivent les rumex, qui remontent les éléments minéraux grâce à leur système racinaire et qui les mettent à disposition en surface au travers de leurs feuilles tombant au sol. Les chardons ont un rôle similaire pour le phosphore qu’ils mettent à disposition des autres plantes sous forme organique. Enfin, les légumineuses, qui autoproduisent l’azote, de l’ammonium (NH4+), dont elles ont besoin, à l’intérieur de nodosités. Ce qui peut être un indicateur de la meilleure forme d’azote pour les cultures sur un sol vivant. Nous devons nous inspirer de la nature et la copier pour notre agriculture. »

 

Rendre un sol fertile avant de le fertiliser

 

Dans la nature, les terres sont naturellement fertiles ! Et « une terre fertile est la promesse de productions abondantes avec peu d’intrants, souligne l’agronome. C’est l’unité de recyclage du monde vivant : les plantes fabriquent le carbone qui va être stocké dans le sol et le sol met à disposition des plantes du carbone pour leur croissance.

 

Avec une concentration en CO2 de l’ordre de 1 %, le sol reste un réservoir privilégié de carbone pour les plantes, contrairement à l’air dont la concentration en carbone est plus proche de 0,04 %. Il est donc plus facile pour elles de s’alimenter en carbone par leurs racines. » Cela implique cependant d’être en présence d’un sol fertile. C’est-à-dire avec une fertilité biologique abondante. Pour remonter la fertilité biologique d’un sol, il n’y a pas trente-six solutions. Il faut créer de l’humus. Pour cela, il faut stocker du carbone. Et pour stocker du carbone, il faut de l’azote.

 

Pour stocker dix molécules de carbone dans l’humus, une molécule d’azote est nécessaire. Cette première étape passe par la restitution de paille et de résidus végétaux au sol. Ce n’est qu’une fois cette étape franchie que le sol offre ses meilleures performances de production. Dans un sol fertile, des études de Marcel Bouché montrent que 1,5 t/ha de vers de terre anéciques assure le turn-over de l’équivalent de 500 kg/ha/an d’azote. « Un sol qui fonctionne bien met en œuvre un grand nombre de processus pour alimenter la production végétale », résume Konrad Schreiber.

 

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